Deutschlandlied - Chant des Allemands
Deutsche Fahne
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
WART-ALTENSTEIG,
le 11 juin 2010.



Baden-Württemberg

Wappen von Wart

1) - Compte rendu du séjour du 11 au 13 juin 2010
par Josiane van Mierlo-Mauchauffée.

Depuis Kehl et le Rhin tout proche encore, la route grimpe en virages serrés entre les sombres et denses étendues de sapins, qui justifient bien le vocable "Forêt-Noire" donné à cette région d'Allemagne. De-ci, de-là, la haute futaie s'entrouvre sur des îlots de terres cultivées, au centre desquels trône, imposante, une massive ferme, coiffée de son toit de chaume typique. Aux balcons de bois brun délicatement ouvragés explose la floraison colorée des géraniums ; dans le ciel très pur, dorés par le soleil déclinant, quelques nuages paresseux s'effilochent sans conviction. Passée la coquette cité de Freudenstadt, nous roulons sur un large plateau.
Surplombant un profond vallon, les maisons anciennes d'Altensteig s'accrochent à flanc de coteau, offrant au voyageur de passage un point de vue pittoresque prisé des photographes. Puis voici le bourg tranquille de Wart, et, niché dans les bois, le bel hôtel "Sonnenbühl", où vont se dérouler les trois journées de festivités prévues pour l'A.G et le 5ème anniversaire de notre amicale.

Réunion d'une partie du Conseil d'administration avant l'A.G. du lendemain.
© Photos (2) : J. Sauval-Schmutzler - 10/06/2010

Beaucoup d'entre nous sont arrivés le jeudi, car la route est parfois longue depuis les diverses régions de France. Nous nous retrouvons donc avec plaisir autour d'un sympathique dîner, précédé d'effusions joyeuses et d'embrassades fraternelles en retrouvant les uns et les autres. Cependant, la fatigue du voyage et la perspective de l'importante journée du lendemain 11 juin nous ramènent vite sous nos couettes, pour une nuit réparatrice (sauf quelques égarés, sans GPS, qui, épuisés et découragés, dormiront dans leur voiture sous le panneau... indiquant la direction de l'hôtel !)

Retrouvailles autour d'un sympathique dîner.
© Photos (10) : J. Sauval-Schmutzler - 10/06/2010

*     *

Au matin du vendredi 11, après un solide petit-déjeuner "allemand", avec charcuterie, œuf mollet et fromage, les Anégiens s'égaillent par petits groupes, qui en voiture vers les villages voisins, qui à pied dans la campagne alentour. Le temps est superbe, ensoleillé mais relativement frais, un vrai plaisir !

Le repas de midi, servi cette fois au centre de congrès, à une centaine de mètres de l'hôtel, est "habillé" : les dames arborent de jolis atours, les messieurs ont souvent troqué les tee-shirts contre une chemise : l'A.G n'est pas loin ! Elle nous réunit de 13h30 à 18h dans le spacieux amphithéâtre du centre, décoré pour la circonstance de la banderole de l'A.N.E.G et des drapeaux de nos deux pays.

© Photos (3) : C. Rumpler - 11/06/2010

Après que les volontaires ont exposé au micro leurs expériences personnelles, leurs réflexions ou suggestions, notre Présidente Jeanine Nivoix prend place à la tribune, escortant Madame Fellner, collaboratrice allemande de Monsieur le Ministre Kouchner, Madame Hieblot, du service des Archives de Caen, et Monsieur Floth, attaché consulaire de l'Ambassade d'Allemagne à Paris. Leurs allocutions, fort appréciées, fort applaudies, parfois discutées, sont suivies par l'étude des points de l'ordre du jour, les votes consécutifs, et l'élection au Conseil d'Administration d'un nouveau membre.


Madame Hieblot,
du service des Archives.
Caen.

Monsieur Floth,
attaché consulaire de l'Ambassade d'Allemagne.
Paris.

Madame Fellner,
collaboratrice allemande
de Monsieur le Ministre Kouchner.
© Photos (9) : J. Sauval-Schmutzler - 11/06/2010

L'apéritif offert dans le hall vient à point pour conclure cette longue séance de travail, avant que nous ne nous installions dans la salle de spectacle, où les tables circulaires sont dressées avec goût et raffinement.

Apéritif offert dans le hall.
© Photos (6) : Fernand Rumpler - 11/06/2010

Le dîner est convivial et animé, mais le silence se fait dès que Jeanine nous le demande par micro interposé. Sur la scène, un écran est tendu ; notre ami Pierre Mailait introduit brièvement, mais avec chaleur, le diaporama qu'il a réalisé pour commémorer cet anniversaire. La lumière s'est tamisée, au plafond de la salle brille une myriade d'étoiles scintillantes, symbolisant celles du drapeau européen ; sur la musique de la Neuvième Symphonie de Beethoven, défilent les images rétrospectives de ces cinq années de fonctionnement. L'émotion nous étreint à nouveau quand nous voyons les visages transfigurés des heureux récipiendaires de la nationalité allemande, qui brandissent fièrement devant la caméra leur passeport tout neuf !

Puis Beethoven s'éloigne doucement, et dans le silence revenu, la voix de Jean Ferrat entonne "Que c'est beau, c'est beau la vie !". Dans la salle maintenant obscure, certains fredonnent les paroles, au fil des couplets ; sur l'écran, s'est affichée une bulle géante, ornée d'une fleur naïve, avec les mots "joyeux anniversaire". Quand s'éteint la chanson, tous demeurent muets ; alors, dans un silence sépulcral, une voix de femme s'élève, à laquelle répond aussitôt une voix d'homme.

En un duo savamment orchestré, ils se répondent : "Quelle loi peut empêcher un regard / un sourire / un flirt / ou même une liaison en temps d'Occupation ? / Quelle loi / aussi inique soit-elle / peut empêcher une femme / et un homme / de s'aimer, même si celui-ci est l'ennemi ?" Ils ont prononcé ensemble, d'une même voix, à l'unisson, ce verbe mythique et sacrilège "de s'aimer" ...

Ce sont ensuite trois voix de fillettes, d'âge différent, qui énoncent les aspirations des Enfants de la Guerre, nés de ces "amours interdites" : comment empêcher les larmes de perler aux cils, quand un bout de chou innocent dit avec la fraîcheur et la candeur de ses cinq ans : "mon père était un soldat allemand" ?

Mais nous n'avons pas le temps de nous laisser aller à nos sentiments : la voix masculine poursuit déjà : "Des fleurs sur les cailloux est le fruit d'un travail collégial...", et s'affiche simultanément sur l'écran la couverture d'un livre inconnu...

"Une délicate et touchante Mère à l'Enfant nous enveloppe de douceur :
une jeune femme rayonnante, au regard fier, tient contre elle un angelot blond,
dont les fossettes s'étirent en un sourire mutin et lumineux :
son bras potelé entoure le cou de sa mère,
une mousseline drapée autour d'eux les nimbe d'une aura irréelle."

Soudain, nous comprenons : LE livre, NOTRE livre, est là, magnifique cadeau de Laurent Guillet, notre éditeur ! Dans l'euphorie générale, un exemplaire en est remis par Jeanine et lui-même aux invités d'honneur, puis une séance de dédicaces est organisée, les "contributeurs" auteurs d'un témoignage publié se relayant à la table de signature par groupes de 6 ou 7. La file d'attente est longue devant eux, chacun veut au moins un exemplaire, parfois davantage ; les flashs des appareils photos clignotent dans tous les coins, les commentaires vont bon train...

*     *

Le lendemain, samedi 12, dès potron-minet (ou tout comme, 9h, c'est l'aurore après une telle nuit !), nous sommes scindés en deux groupes, qui effectueront les mêmes visites, mais alternativement. Notre autocar nous conduit tout d'abord dans une cristallerie, où l'art du verre soufflé perd son mystère : Monique accepte courageusement de servir de cobaye, et réussit avec maestria à "fabriquer" un superbe vase aux couleurs irisées, qui lui est ensuite gracieusement offert. Dans l'autre groupe, c'est notre ami Mourad qui s'y essaye, avec le même succès, et le même résultat : bravo à tous deux, voilà peut-être des vocations tardivement révélées ?

L'après-midi, nous visitons, à Gutach, un écomusée, qui reconstitue plusieurs modèles d'authentiques fermes locales, dont la plus ancienne date de 1599. Destinées à des familles "élargies", d'une quinzaine de personnes ces grosses bâtisses trapues condensaient sous un seul toit tous les pôles nécessaires à leur bon fonctionnement : étables, cuisine, réserves de foin, meule, pièces à vivre. Elles témoignent aussi de l'ingéniosité technologique de leurs occupants : l'eau du torrent, amenée jusqu'à la porte sous un auvent bien protégé, rafraîchissait en été une sorte de glacière fermée très commode, tandis que dans le moulin à aubes, une clochette avertissait de l'épuisement du grain dans l'entonnoir.

Au soir de cette passionnante journée, un accordéoniste folklorique, en short de cuir vert-de-gris à bretelles brodées de fleurettes, très "tyrolien", nous donne l'aubade durant tout le dîner : "Lili Marleen" semble être son tube préféré, mais il nous régale aussi d'airs locaux. À la fin du repas, tel un prestidigitateur, il échange son piano à bretelles contre un synthétiseur, d'où il tire des sonorités et des rythmes nettement plus contemporains.
Le dimanche permettra au groupe une visite de Freudenstadt et d'Altensteig, mais nous aurons déjà repris le chemin de la France, las !

Une fois encore, et bien plus en cette année anniversaire, notre grande réunion traditionnelle de l'A.G. aura mis en évidence le plaisir que nous avons tous à nous retrouver, notre joie à échanger avec les amis d'auparavant, notre bonheur d'en accueillir de nouveaux. Mais cette année, notre fraternité s'est concrétisée dans ce livre écrit à 31 mains (ou plus si on utilise les deux pour saisir du texte à l'ordinateur ! je n'ai jamais été douée en maths !).

Il est "NOUS", nous TOUTES et TOUS, notre histoire commune, déclinée en parcours personnels ;
mais il est écrit avec nos enfances de petits "boches",
nos questions, nos recherches, nos doutes, et surtout, surtout,
notre formidable soif de vivre, malgré tous les obstacles :

"Fleurs sur les cailloux"...
et quelles fleurs !

(mais si, mais si !)



Josiane van Mierlo-Mauchauffée
© Photo : J. Sauval-Schmutzler
10/06/2010

2) - Compte rendu du séjour du 11 au 13 juin 2010
par Dominique Sanson.

Allocution de Marie-Cécile



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