TRADUCTION
Recherche et réconciliation
Histoires d'enfants de la guerre et du grand-oncle Joseph, porté disparu.
L'historien Laurent GUILLET a pu, avec l'aide du Service International de Recherches, écrire un livre sur le destin de son grand-oncle pendant la Seconde Guerre Mondiale.
À l'occasion de sa visite au SIR, Laurent Guillet a souligné le travail de la Mission Française de Liaison auprès du SIR mais aussi de la WASt (Service de Renseignements de la Wehrmacht) à Berlin. Ces deux institutions permettent éclaircir le destin d'anciens prisonniers de guerre ou de pères d'enfants de la guerre. Laurent Guillet a déjà écrit maints ouvrages sur le sujet. Il a participé également à un reportage de huit pages dans la dernière revue spéciale Geo-Histoire, consacrée à l'Occupation pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Dans le livre "Il s'appelait Joseph" paru dans sa propre maison d'éditions, Laurent Guillet présente le résultat de 22 mois de recherches en France, en Allemagne, en Suisse et en Tchéquie, sur le destin de son grand-oncle qui, travailleur forcé interné dans un camp des Sudètes, aujourd'hui en Tchéquie, y a trouvé la mort en février 1945.
Laurent Guillet doit le succès de ses recherches particulièrement à Nathalie Letierce-Liebig, de la Mission Française de Liaison auprès du SIR et à Marie-Cécile Zipperling, de la WASt à Berlin, également présidente d'honneur de l'Amicale Nationale des Enfants de la Guerre (ANEG).
Les recherches l'ont entraîné au cours de différents voyages en des lieux afférents au parcours et aux souffrances de son grand-oncle, par exemple l'ancien camp de prisonniers de Hartmannsdorf, bâtiment disparu aujourd'hui pour faire place à un parking et sur lequel ne figure pas la moindre plaque commémorative.
Histoires
L'histoire se ramifie en de nombreux détails qui ont eux aussi leur importance et qui expliquent certains arrières-plans historiques.
Guillet présente ce livre comme un hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre. Il veut faire savoir aux jeunes gens, qui sont aujourd'hui de plus en plus à la recherche d'informations sur la vie de leurs pères et grands-pères, ce qui s'est passé pendant la guerre. Dans la dernière partie de son livre, il présente par ailleurs une liste des institutions et organisations importantes pour les recherches.
Mais ce livre sur la vie de son grand-oncle est pour lui avant tout "un ouvrage de réconciliation", incitant les lecteurs à se rendre dans le pays voisin et vice-versa.
Guillet a également créé son propre site internet: www.laurentguillet.com.
Un autre aspect de son travail, en collaboration avec la WASt, l'ANEG et la Mission Française auprès du SIR, ce sont les "enfants de la guerre" français à la recherche de leurs pères allemands. Selon Madame Zipperling, ce thème est resté tabou pendant des décennies. Ce n'est qu'il y a dix ans que, grâce à un reportage télévisé, la glace a été brisée et que de nombreux Français et Françaises se sont déclarés être les fils ou les filles de soldats allemands de la Seconde Guerre Mondiale. Leur nombre est estimé entre 75.000 et 200.000, à compter de 1941 jusqu'à 1949, après la libération des derniers prisonniers de guerres allemands en France. Parallèlement, un nombre jusqu'à présent inestimé d'enfants sont nés de femmes allemandes et de prisonniers de guerre français en Allemagne.
Il est de moins en moins probable qu'une rencontre avec le père géniteur puisse encore avoir lieu. Néanmoins la réunion de frères et soeurs jusqu'alors inconnus les uns aux autres n'est pas rare. Pour beaucoup il importe tout d'abord de connaître ses propres racines. "Il faut faire ce travail avec le coeur" dit Nathalie Letierce-Liebig en soulignant les émotions que ressentent également les employés de ces différents services de recherche au cours de leur travail. "Il y a encore beaucoup à faire" ajoute Laurent Guillet.
Outre les informations et photographies recueillies, il ne lui reste de ce grand-oncle que des couverts qu'il a sculptés dans le bois pendant sa captivité. Le bracelet que Joseph portait, avant et pendant la captivité, reste introuvable.
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