RETROUVAILLES
Wiedersehen




Les retrouvailles de l'année 2014
organisées par Colette et Fernand RUMPLER



Marita Göbel de Neustadt im Vogtland en Saxe
a retrouvé son père Albert, 97 ans.



Marita avec son papa Albert à bénodet, fin septembre 2014.
Marita mit Vater Albert in Bénodet.
Elle connaissait son nom et son prénom et elle savait qu'il venait de la région des châteaux de la Loire.
Il est bien né à Blois, mais ses pas l'ont porté jusque dans les environs de Grenoble. Aussi, la recherche nous a fait faire un long périple à travers notre beau pays de France.

Sa sœur française Nicole a été la première à recevoir notre lettre quelque peu romancée. Elle a servi de relais auprès de son père. Fin janvier 2014, accompagnée de son mari Jean-Jacques, elle a fait le voyage jusqu'à Neustadt et ensemble ils sont retournés à une trentaine de km de là, sur les lieux où " l'histoire " a eu lieu.

Marita a fait partie du voyage retour. Elle a passé quelques jours en compagnie de son père et fait la connaissance de toute sa famille.

Albert a bon pied bon œil et il a pour habitude d'aller passer tous les ans quelques jours dans le sud de la Bretagne. Il a donc invité Marita et Erhard à venir partager une semaine, fin septembre 2014, avec lui à Bénodet. Albert a une excellente mémoire. Il a fait le récit de ses années de captivité en n'oubliant aucun détail. Depuis, ils échangent de longues lettres, dont nous connaissons les contenus, puisque nous en assurons la traduction.




Gerhard Obergfell de Urbach, Land de Baden Württemberg,
a retrouvé ses sœurs Maryse et Nanou de Bruay-la-Buissière dans le Pas-de-Calais.



Maryse, Gerhard et Nanou, le 20 août 2014 à Turckheim.
Maryse, Gerhard und Nanou, am 28.08.2014 in Turckheim.
Le 16 janvier 2014 nous avons eu un gentil message de Monika, que nous avions retrouvée en Bavière, nous demandant si nous ne voulions pas venir en aide à son ami d'enfance Gerhard, dans la recherche de son père français. Nous avons pris contact le jour-même. Gerhard connaissait lui aussi le nom de son père et il savait qu'il avait été un camarade de guerre du père de Monika. Nous nous sommes donc mis à la recherche de Louis Coquelle. Après un long travail de quête d'informations et de croisement de données, le nom de famille Coquelle étant très courant dans le nord de la France, nous avons envoyé " la " lettre à Maryse, la fille cadette de Louis. Le premier contact avec Maryse a eu lieu le 5 juin 2014. Cette nouvelle a donné lieu à une grande manifestation de joie dans les familles des deux côtés du Rhin.

La rencontre a eu lieu du 20 au 23.08.2014 dans le magnifique village de Turckheim dans le Haut-Rhin, avec la participation de François, 90 ans, le camarade de combat de Louis et du père de Monika, qui a été à l'initiative de cette recherche. Depuis, Gerhard et Maria sont allés rendre visite aux sœurs de Bruay et ont fait connaissance avec leur frère et toute la famille. En prévision de la première rencontre, Gerhard et Maria s'étaient lancés de façon assidue dans l'apprentissage de la langue française, dont Gerhard avait appris les bases à l'école, et une des grandes surprises a été justement que les deux familles arrivaient à se comprendre! Louis Coquelle adorait jouer de l'accordéon... sa passion pour cet instrument relie Gerhard à son père français!



Jürgen-Valentin Barth de Annaberg-Buchholz en Saxe
a retrouvé sa sœur Lidy Le Cam dans les Côtes-d'Armor.



Jürgen-Valentin et Lydie, le 27 septembre 2014.
Jürgen-Valentin und Lydie am 27.09.2014.
Le reportage dans "Super Illu" sur les retrouvailles de Michael de Bautzen en Saxe et de ses sœurs françaises de la région de Tours a bouleversé l'existence de Jürgen-Valentin. Il a pris contact avec Michael, qui lui a communiqué nos coordonnées.

Jürgen connaissait lui aussi le nom de son père français, Valentin Le Guet, et il savait qu'il venait de Bretagne. Il était prisonnier de guerre et dépendait du Stalag IVF de Hartmannsdorf. Il était détaché dans un commando agricole à Zwönitz pour travailler dans une ferme. C'est là qu'il a rencontré celle qui allait devenir la maman de Jürgen.

C'est avec beaucoup d'émotion que Lydie a lu notre lettre. Nous nous sommes parlés au téléphone. Elle voulait dès le lendemain partir en Saxe faire la connaissance de ce frère tombé du ciel! La famille de Lydie a du coup compris ce qui se cachait derrière les deux petites photos découvertes un jour par le fils aîné Daniel, dans le porte-monnaie perdu par leur père.

La rencontre a eu lieu le dernier week-end de septembre 2014. Jürgen a de suite été adopté par sa grande famille bretonne et il a fait la connaissance de son frère Joël. Il aura fallu plusieurs semaines à Jürgen pour se remettre de ses émotions. Il avait donc une famille, et quelle famille, lui qui a passé son enfance et son adolescence dans des familles d'accueil et dans des homes d'accueil. Sa mère l'avait abandonné, suite à son incarcération pour avoir eu une relation amoureuse avec un prisonnier de guerre français.

Les deux familles partagent la même passion pour l'élevage des chevaux!



Michael Hartl de Brennberg en Bavière
a retrouvé ses sœurs françaises Jocelyne et Annie.



Jocelyne, Michael et Annie, le 12 septembre 2014.
Jocelyne, Michael und Annie am 12.09.2014.
C'est par internet que Michael a découvert le site de l'ANEG le 10 avril 2014. Il a aussitôt envoyé un mail de demande d'aide pour retrouver son père français. Dès le lendemain nous l'avons contacté pour lui proposer notre soutien.

Pierre Perdriol était prisonnier de guerre. Il dépendait du Stalag VIIA de Moosburg et faisait partie d'un commando de travail agricole hébergé dans la ferme du grand-père maternel de Michael. C'est là que s'est déroulée l'histoire et de cette relation amoureuse est né un enfant, Michael.

Nous avons fini par localiser Jocelyne, l'une des sœurs jumelles, et c'est à elle que nous avons envoyé la lettre. C'est elle qui nous a appelés, et nous lui avons révélé l'existence de leur frère allemand, Michael. La grande fête de la première rencontre a eu lieu en Bavière du 12 au 14.09.2014. Leur grand-mère paternelle était une tsigane hongroise qui avait fui la barbarie nazie. Elle est arrivée en France avec sa roulotte et son cheval. Pierre Perdriol pratiquait la voltige à cheval et il était accordéoniste dans un orchestre de variétés. Maintenant Michael Hartl sait pourquoi il aime tant jouer de l'accordéon et pourquoi il voue une véritable passion à ses chevaux.



Liane Marquet
a retrouvé sa famille bavaroise.



Liane et sa famille Bavaroise, 10 au 13 octobre 2014.
Liane und ihre bayerische Familie am 10/13.10.2014.
C'est lors de l'AG de l'ANEG de 2013 à Bourges que nous avons appris, à notre très grande surprise, que Liane ne savait rien de sa famille allemande.

Retrouver la famille de notre amie lorraine est de suite devenue notre priorité.

Liane connaît depuis très longtemps le nom de son père, Johann Pirner. Son nom est inscrit dans son acte de naissance, rédigé en allemand, puisqu'il l'a reconnue à sa naissance. Elle est née à Metz, la préfecture de la Moselle annexée en 1940 au Reich allemand.

15 jours avant Noël 2013 le contact a été établi avec son cousin Willi, devenu le porte-parole des descendants des frères et sœurs de son père Johann Pirner. Aux dires de ses cousines et cousin, Liane a été le plus beau cadeau de Noël de leur existence!

La première rencontre a eu lieu du 10 au 13.10.2014 à Sulzbach-Rosenberg, dans une ambiance de fête extraordinaire, relayée par la presse locale. La grande ressemblance entre les cousines et cousin est frappante!

*

Die von Colette und Fernand Rumpler
organisierten Familientreffen des Jahres 2014



Marita Göbel aus Neustadt i. Vogtland hat
ihren 97 J. alten Vater gefunden.


Sein Namen war ihr bekannt gewesen und sie wusste, daß er aus der Region der Schlößer der Loire stammte.
Er ist zwar in Blois zur Welt gekommen, aber in seinem Leben war er mehrmals umgezogen, bevor er sich definitiv in der Nähe von Grenoble niedergelassen hat. Deshalb haben wir ihn in mehreren Gegenden des schönen Frankreichs gesucht. Ihre Schwester Nicole war die erste der Familie die unseren in Romanform geschriebenen Brief erhalten hat. Sie hat ihrem Vater die Nachricht weitergeleitet. Ende Januar 2014 hat sie in Begleitung ihres Mannes Jean-Jacques die Reise nach Neustadt unternommen. Gemeinsam haben sie den ugf 30 km entfernten Ort Zwota besichtigt, wo damals die "Geschichte" stattgefunden hat. Bei der Rückfahrt nach Grenoble hatten sie auch Marita dabei. Marita hat ihren Vater kennengelernt, ein paar Tage mit ihm verbracht und die ganze Familie getroffen. Albert ist fit und munter und gewöhnlich macht er jedes Jahr eine Woche Urlaub in der Südbretagne. Er hat Marita und Erhard eingeladen Ende September 2014 diesen Urlaub mit ihm in Bénodet zu teilen. Albert hat ein hervorragendes Gedächtnis. Er hat ausführlich von seiner jahrelangen Gefangenschaft erzählt, mit allen Details. Seitdem schreiben sie einander lange Briefe und wir wissen immer um was es sich dreht, da wir weiterhin diese Schreiben übersetzen.


Gerhard Obergfell aus Urbach in Baden-Württemberg
hat seine Schwestern Maryse und Nanou aus Bruay-la-Buissière gefunden.


Am 16. Januar 2014 hat Monika, die wir vor zwei Jahren in Bayern gefunden haben, uns eine nette Nachricht geschickt, mit der Bitte ihrem Schulfreund Gerhard bei der Suche nach seinem französischen Vater zu Hilfe zu kommen. Noch am selben Tag sind wir mit ihm in Kontakt getreten. Gerhard kannte auch den Namen seines Vaters und er wusste, daß er ein Kriegskamerad von Monikas Vater war. Wir machten uns also auf die Suche nach Louis Coquelle. Nach einer langen und sorgfältigen Informationssuche und Bearbeitung der zusammengestellten Daten (man muss wissen, daß der Nachname Coquelle in Nordfrankreich sehr geläufig ist) haben wir uns entschloßen Maryse, die jüngste Tochter von Louis, anzuschreiben. Der erste Kontakt mit Maryse hat am 5. Juni 2014 stattgefunden.

Die Familien beider Seiten des Rheins freuten sich sehr auf diese Nachricht. Das Treffen fand vom 20. bis 23.08.2014 im wunderschönen elsäßischen Türckheim statt, im Beisen von François, 90 J. alt, der Kriegskamerad von Louis und des Vaters von Monika, die regelrecht die Initiative ergriffen hatte die Suche in Gang zu setzen. Seitdem waren Gerhard und Maria bei den Schwestern in Bruay zu Besuch. Sie haben den Bruder Daniel und die ganze Familie kennengelernt. Als Vorbereitung zum Treffen hatten Gerhard und Maria fleissig Französisch gelernt. Gerhard hatte ja die Sprache in der Schule gelernt. Eine Überraschung war, daß beide Familien sich verständigen konnten! Vater Louis spielte so gerne Akkordeon... die Leidenschaft für das Akkordeon verbindet Gerhard mit seinem Vater!


Jürgen-Valentin Barth aus Annaberg-Buchholz in Sachsen
hat seine Schwester Lidy Le Cam in der Bretagne gefunden.


Der Bericht in der Zeitschrift " Super Illu " über das erste Treffen zwischen Michael aus Bautzen und seiner französischen Schwestern aus der Nähe von Tours hat das Leben von Jürgen-Valentin völlig verändert. Er tratt mit Michael in Verbindung und bekam unsere Kontaktdaten.

Jürgen kannte auch den Namen seines Vaters, Valentin Le Guet, und er wusste, daß er aus der Bretagne stammte. Er war in deutscher Gefangenschaft und gehörte einem landwirtschaftlichen Arbeitskommando des Stammlagers IVF Hartmannsdorf an. Er arbeitete auf einem Bauernhof in Zwönitz, wo er Jürgens Mutter kennenlernte. Der Inhalt unseres Briefes hatte Lydie zu Tränen berührt. Gleich danach haben wir miteinander telefoniert: Sie wollte schon den nächsten Tag nach Sachsen fahren um diesen vom Himmel gefallenen Bruder kennenzulernen.! Nun hatte Lydies Familie das Rätsel der zwei kleinen Bilder entschlüsselt, die der älteste Sohn Daniel in dem von seinem Vater verlorenen Portemonnaie mal gesehen hatte. Das Treffen fand am letzten September-Wochenende 2014 statt.

Jürgen ist sofort von seiner grossen bretonischen Familien aufgenommen worden und er hat seinen Bruder Joël kennengelernt. Jürgen brauchte ein paar Wochen, um sich von den Emotionen des Treffens zu erholen. Er hat also eine Familie, und was für eine Familie, er der seine Kindheit und seine Jugend in Pflegefamilien und Pflegeheimen verbracht hat. Er wurde von seiner Mutter verlassen, nachdem sie inhaftiert wurde, weil sie sich mit einem französischen Kriegsgefangenen eingelassen hatte.

Beide Familien teilen die gemeinsame Leidenschaft für Pferdezucht!


Michael Hartl aus Brennberg in Bayern
hat seine französischen Schwestern Jocelyne und Annie gefunden.


Am 10.04.2014 hat Michael die ANEG-Website im Internet entdeckt und sich sofort per E-Mail an den Verein gewendet, um bei der Suche nach seinem französischen Vater Hilfe zu bekommen. Schon am nächsten Tage haben wir sein Schreiben beantwortet um ihm unsere Unterstützung anzubieten.

Pierre Perdriol war Kriegsgefangener und gehörte dem landwirtschaftlichen Arbeitskommando des Stammlagers VIIA von Moosburg an, das im Gehöft von Michaels Opa untergebracht war. Dort hat sich die Liebesgeschichte abgespielt. und aus dieser Beziehung ist ein gemeinsames Kind entstanden: Michael. Es ist uns gelungen Jocelyne, eine der Zwillingsschwestern, ausfindig zu machen und wir haben sie auch gleich angeschrieben. Sie ist telefonisch mit uns in Verbindung getreten, und wir haben ihr mitgeteilt, daß sie in Deutschland noch einen Bruder haben, namens Michael. Das grosse Fest des ersten Treffens hat vom 12. bis 14.09.2014 in Bayern stattgefunden. Ihre gemeinsame Großmutter war eine ungarische Zigeunerin die vor der Nazi-Barbarei geflohen ist. Sie hatte sich mit Pferd und Kutsche in Frankreich niedergesetzt. Pierre Perdriol war Kunstreiter und spielte Akkordeon in einer Band. Nun weiss Michael warum er so gerne Akkordeon spielt und warum er so eine grosse Leidenschaft für seine Pferde hat.


Liane Marquet hat
ihre bayerische Familie gefunden.


Unsere Überraschung anläßlich der Voll-versammlung der ANEG 2013 in Bourges war groß, als wir von Liane erfahren haben, daß sie von ihrer deutschen Familie nichts wusste. Von diesem Augenblick an machten wir die Suche nach der Familie unserer Freundin aus Lothringen zu unserer obersten Priorität. Seit Jahren kennt sie den Namen ihres Vaters, Johann Pirner. Sein Namen steht ja in ihrer auf deutsch verfassten Geburtsurkunde: Er hatte sie nach der Geburt anerkannt. Sie ist in Metz, die damalige Präfektur des 1940 vom Deutschen Reich annektierten Mosel-Departement, zur Welt gekommen.

Zwei Wochen vor Weihnachten 2013 haben wir mit dem Cousin Willi Kontakt aufgenommen. Er ist der Wortführer der Nachkommen der Geschwister von Johann Pirner geworden. Laut der Aussagen ihrer Cousinen und Cousin, sei Liane das schönste Weihnachtsgeschenk gewesen, das sie jeh bekommen haben!

Das erste Treffen hat vom 10. bis 13.10.2014 in Sulzbach-Rosenberg in unbeschreiblich festlicher Stimmung stattgefunden, darüber sogar die lokale Zeitung berichtet hat. Die starke Ãhnlichkeit zwischen den Cousinen und Cousin fällt sofort auf!



Réunis après 68 ans

Michael Anders, 68 ans, de Bautzen, a passé sa vie à rechercher ses racines.
Il savait seulement que son père biologique avait été en Saxe comme prisonnier de guerre français.
Pendant des années personne n'a pu lui venir en aide.
Voilà enfin qu'a eu lieu la plus belle rencontre familiale de l'année.


C'est la vie qui écrit les plus belles histoires. Michael Anders de Bautzen vient justement de le vivre personnellement. Peu de temps avant Noël, le retraité a enfin pu serrer ses deux demi-soeurs françaises dans ses bras. "Nous ne nous étions encore jamais vus, mais dès le premier contact visuel nous nous sommes sommes sentis proches et envahis par un bon sentiment" commenta-t-il. "Et nous avons tous les trois le même nez que notre père. C'est une évidence!"

Amour de guerre.
Michael Anders a grandi auprès de ses grands-parents. Concernant son père, il savait seulement que celui-ci a vraisemblablement vécu à Bautzen de 1943 à 1946, comme travailleur étranger. "C'est dans l'usine d'articles de maroquinerie Leuner qu'il a fait la connaissance de ma mère, et c'est ainsi que j'ai vu le jour." Mais plus tard, après cette liaison interdite qui avait eu lieu pendant la guerre, sa mère Ingeborg, aujourd'hui âgée de 91 ans, épousa un autre homme, et on ne parla pas de Maurice Bernard, le géniteur de Michael. Michael Anders savait seulement que cet homme avait existé, et qu'il a été enregistré comme père dans le registre des naissances. "À l'époque de la RDA je n'ai que timidement essayé d'en savoir plus." Et même la Croix Rouge allemande, après la chute du mur, n'a pas réussi à m'aider. En 2008 l'ancien ingénieur mécanicien diplômé a au moins appris par l'Ambassade de France que son père était décédé en 1983 à Chateau-Renault. Le désir d'en apprendre plus sur sa propre identité, sur d'autres membres de sa famille biologique, demeura.

L'effet du hasard.
Un article de mai 2011 dans le journal "Sächsiche Zeitung" traitant d'un destin identique enclencha le changement: "Par l'intermédiaire de l'association A.N.E.G des enfants de la guerre avec des mères ou des pères de France ou d'Allemagne, j'ai appris en septembre 2011 que j'avais des demi-soeurs." raconte Michael Anders. C'est par courriel que le frère et les soeurs organisèrent la première rencontre.

La chance.
Pour les soeurs, Catherine (52 ans) et Maryse (56 ans), elles-mêmes très tôt orphelines, le demi-frère allemand est un cadeau du ciel. "Papa n'a jamais beaucoup parlé", dit Maryse, "cela a été une formidable surprise." Jusqu'à présent, les trois arrivent à se comprendre tant bien que mal en anglais. "Maintenant nous allons apprendre l'allemand", dit en riant Catherine. Et Michael Anders use déjà ses fonds de culotte sur les bancs de l'université populaire dans le cours de français.

Commentaires sous les photos:
- En haut: Frère et soeurs. Dans l'aéroport de Berlin-Tegel, Michael Anders, 68 ans, serra la première fois dans ses bras, ses demi-soeurs Maryse (56 ans) et Catherine (52 ans).
- Au milieu: À l'époque Maurice Bernard (au milieu) jouait de l'accordéon à Bautzen dans le "Zahara-Jazz-Band". - En bas: Le père, Maurice Bernard, est né en 1919 à Paris. Il n'a jamais parlé de sa vie à Bautzen.

Remarques:
- cette rencontre s'est déroulée du 15 au 17 décembre 2012.
- photos: à l'aéroport de Berlin, par Nikola/Superillu, celles en noir et blanc, par "inconnu".
- texte en allemand : de Nikola/Superillu.


Traduit par Colette Rumpler

*

SUPERillu
Nach 68 Jahren vereint



Mon père
Ferdinand Engelhardt

© Photos (1) : D. Lagalisse - POTSDAM : 11/11/2010
À 36 ans, j'apprends que celui que je prenais pour mon père n'est pas mon père. Un ami, voyant que je ne m'entendais pas bien avec lui me l'a dit. J'ai ressenti comme un soulagement et puis bien sûr, je me suis posé de nombreuses questions sur toute cette famille qui n'était pas la mienne.

La première réaction de ma mère à qui je suis allé poser des questions sur ce père a été de me dire : "tu ne vas pas foutre la merde...". J'avais sur ma carte d'identité en second prénom, Daniel, Engelhardt, j'avais toujours cru ma mère qui m'avait dit que c'était le prénom d'un ami tchèque mort à la guerre, je ne m'étais jamais posé d'autres questions sur ce prénom. Un ami influent qui avait une secrétaire qui parlait l'allemand m'a aidé à faire des recherches en Allemagne, par la Croix-Rouge, avec les renseignements que j'avais arrachés à ma mère. À Cherbourg en 1941, il devait avoir 20 à 23 ans, elle m'a décrit son uniforme, une mouette sur le col, 2 frères plus vieux, ou plus jeunes, un père décédé, et il devait être boulanger et sans doute mort sur le front russe.

© Photos (2) : D. Lagalisse - POTSDAM : 11/11/2010 - 09/11/2010

Elle m'avait dit aussi qu'il devait y avoir un rapport avec l'Autriche. J'ai reçu différents courriers, mais rien ne semblait correspondre à ce qu'avait dit ma mère. J'ai appris plus tard que c'est la région de Bonaforth qu'on appelait la "petite Autriche". La vie a continué, un travail prenant, je n'ai pas poursuivi ces recherches.

Par hasard, un jour, j'entends parler de l'ANEG, j'étais bien sûr toujours sensibilisé à cette recherche du père, questionnant encore et toujours ma mère pour avoir plus de renseignements, renseignements que j'obtenais difficilement. Notre première réunion de l'ANEG en 2005 a été CAEN, découverte d'hommes et de femmes comme moi à la recherche d'un père, des hommes et des femmes qui avaient souffert d'être le fils ou la fille d'un boche, moments de partage intenses et émouvants. Après Caen, il y a eu Berlin et en 2010 "WART".

Laurent Guillet s'est arrêté à Tours en rentrant de Wart et nous avons commencé à étudier la liste que j'avais entre les mains, il y avait un Ferdinand Engelhart, né à Bonaforth, dont l'âge correspondait, mais dont le père était boucher et pas boulanger, il a cherché sur les annuaires allemands à Bonafort un "Engelhardt", il y en avait, je crois 2.

Marie-Cécile a fait les recherches à la mairie de Bonaforth et a obtenu des renseignements qui confirmaient les 2 frères plus jeunes, et le décès de ce Ferdinand à Flensburg en 2005. Plusieurs appels téléphoniques de Marie-Cécile, lui permettent de trouver la veuve d'un des frères de Ferdinand Englehardt, qui a une fille, Bärbel, sa femme, Sophie est toujours vivante. Profond émoi chez Bärbel qui n'est au courant de rien, elle est née en 1947 et n'ose pas en parler à sa mère de peur de la choquer. De nombreux indices me font penser que ce Ferdinand est surement mon père.

Les vacances d'été se passent et Bärbel se décide un jour à montrer les photos de moi à sa mère, celle ci fond en larmes et raconte à Bärbel, complètement sidérée qu'elle est au courant de la naissance de Daniel, qu'avant de se marier Ferdinand lui avait dit qu'il avait un fils en France, qu'ils avaient fait des recherches par la Croix-Rouge pour le retrouver et l'adopter, que la mère de Ferdinand avait la photo de Daniel sur son buffet et se désespérait de ne pas le connaître. Elle et Ferdinand pensaient que Daniel était décédé pendant la guerre.

© Photos (1) : D. Lagalisse - BERLIN : 29/11/2010

Le lendemain, en anglais pour Marie-France, en effet Bärbel et Andréas, son mari parlent l'anglais. Frustration pour moi de ne pas comprendre et d'avoir des difficultés à exprimer mon ressenti, mais tout s'est bien passé. Nous avons rencontré une famille exceptionnelle, chaleureuse, ouverte, d'une gentillesse incroyable. Échange de photos, chacun a raconté sa vie, séjour trop court. Nous nous écrivons depuis novembre une fois par semaine par mail, nous les recevrons en juin à Tours.

Ma quête du père est terminée, je ne pensais jamais voir, ne serait-ce que sa photo, j'ai trouvé une sœur, une "belle" famille dans le vrai sens du mot "belle".

Je souhaite à tous ceux qui cherchent, la même chance que la mienne.

Maintenant, merci à Laurent qui a "relancé" les recherches, et merci à Marie-Cécile pour son travail de détective en Allemagne et son aide pour la traduction de certains courriels.

L'espoir est une mémoire qui désire, le souvenir est une mémoire qui a joui. Balzac

Nous vous embrassons.
Daniel et Marie-France
Février 2011



Cet hiver, grâce à l'ANEG et ses "avis de recherches",
j'ai eu la grande joie de retrouver le fils de mon oncle,
Raymond Wasch, fils qu'il a eut pendant sa captivité,
en Allemagne.



Raymond Wasch.
Bonjour Jeanine,
Le 6 Septembre dernier ce fut les retrouvailles, chez nous en Bretagne. Rolf Schubert et sa femme Erika, mes cousins, sont venus pendant 4 jours. Je n'arrive pas vraiment à exprimer le grand bonheur que j'ai ressenti ainsi que l'accomplissement de quelque chose qu'il fallait faire. Après avoir fait plus amplement connaissance nous leur avons fait découvrir un peu notre région.
Le 9 Septembre nous avons été sur la tombe de son Père à Mazé en Maine-et-Loire.
Ce fut une journée de grande émotion.

Ils ont du repartir le samedi 11 en Allemagne, la séparation a été difficile et émouvante, avec promesse de part et d'autre de se revoir.

Merci à l'ANEG, sans elle et les gens formidables qui la compose,
cela n'aurait pu se faire.
Merci à toi Jeanine, toutes mes pensées vont vers toi.
À bientôt j'espère.
Gros bisous.




Andrée
Octobre 2010



Je reviens d'Allemagne où j'ai fait connaissance avec ma nouvelle Famille.
Quel bonheur, j'en suis complètement transformée.

Après bien des recherches, nous n'avons pas pu retrouver de famille du côté de mon Père (et nous apprendrons, plus tard, qu'il n'y en a plus). Par contre, nous avons retrouvé la famille de sa femme qui, par lettre ou par téléphone, nous a toujours accueillis très gentiment, après quand même, un moment de grande surprise et d'étonnement.

Rendez-vous est pris, pour début septembre, pour que nous allions en Allemagne faire connaissance. J'étais vraiment heureuse et impatiente. J'allais avoir, enfin, une réponse à toutes mes questions, Margit ayant même dit qu'une surprise m'attendait. J'étais loin de me douter de ce qui nous attendait. Margit était vraiment modeste en disant une surprise, car c'était DES surprises qui nous attendaient.

Les surprises commencent déjà en France. Nous partons de Paris pour Leipzig en faisant une halte à Mulhouse. Nous pensions voir Colette ou Fernand à la gare. Non, quatre personnes pour nous accueillir. Christian et sa femme, de passage dans la région, avaient tenu à venir également. Cela nous touche beaucoup de voir toute cette amitié autour de nous. Avant de voir ma famille allemande, c'est ma famille de l'A.N.E.G qui est là. J'avais l'impression, qu'après avoir été soutenue par elle quand il y avait des réponses négatives ou positives, elle était là pour me dire amicalement : " allez Monique, vas maintenant faire connaissance avec ta nouvelle famille, nous sommes là et nous t'accompagnons ".

Nous prenons la route le lendemain matin car 730 km nous séparent de Leipzig et nous avons rendez-vous à l'hôtel à 17 h avec Yvonne, la petite fille de Margit. Là aussi, surprise, il n'y a pas seulement Yvonne pour nous accueillir, mais Carola sa Maman, sa Grand-Mère Margit et son Grand-Père Heinz qui, bien qu'en fauteuil roulant, avait tenu à venir faire ma connaissance. Un accueil d'une gentillesse, d'une émotion, d'une spontanéité incroyable. Je n'en revenais pas, j'étais reçue les bras grand-ouverts avec cette chaleur sincère qui va droit au cœur. Et cela se confirmera tout au long du séjour.

Margit a tout organisé, joint les personnes qui pouvaient me donner des renseignements sur mon Père, les goûters où les gâteaux étaient faits par les uns ou les autres, les repas de famille qui se prolongent un peu après, comme dans beaucoup de famille, en parlant de choses ou d'autres.

Yvonne avait pris ses congés pendant notre séjour pour être avec nous. Elle nous a emmenés visiter Leipzig. Le matin, visite en bus touristique, l'après-midi, visite à pied. Quand nous arrivons au lieu de rendez-vous, deux bus touristiques sont garés et, derrière, un peu plus loin, un ancien bus parisien à plate-forme. Quelle surprise ! Voir un bus parisien si loin de son port d'attache, nous qui sommes parisiens. Il a les destinations parisiennes sur les cotés, les cartes avec les arrêts parisiens, tout pour reprendre du service. Nous sommes tous étonnés, on admire le bus, on le prend en photo, etc... et on attend l'heure de départ à côté des autres bus.
L'heure de départ arrive. Yvonne avait eu la délicate attention de réserver un bus français pour nous faire faire la visite. Quand je dis que tout a été pensé jusque dans les moindres détails pour nous faire plaisir.

Nous avons ainsi fait connaissance avec toute la famille qui, toute, sans exception, est venue avec plaisir, et cela se voyait, parler avec nous, répondant à nos questions sur mon Père, nous montrant des photos ou des cartes postales écrites par lui.

Nous sommes allés voir le couple d'amis le plus proche de mon Père qui voulait absolument faire ma connaissance et nous avons pu constater qu'ils étaient très heureux de voir la fille de leur ami. Nous avons parlé longuement et ils nous ont donné beaucoup de renseignements, très intéressants, qui m'ont fait comprendre beaucoup de choses sur la vie de mon Père et sur la leur.

Ils nous ont, ensuite, emmenés voir la plus proche collaboratrice de mon Père quand il travaillait. L'accueil est identique, très grande surprise, " ce n'est pas possible, il était si malheureux de ne pas avoir d'enfant ", puis elle me regarde mieux, le doute n'est pas possible, je lui ressemble trop, c'est la joie, les larmes, les embrassades puis, la conversation avec plein de petites anecdotes très intéressantes sur les habitudes de mon Père.

Tous ont été plus que surpris, mais très heureux de voir la fille de Gerhard. Personne ne connaissait mon existence, mais tous savaient le grand regret de sa vie. Il désirait plus que tout avoir un enfant et surtout, une fille. Malheureusement il n'a pu avoir d'enfant dans son foyer et tous nous ont dit : maintenant, nous comprenons beaucoup de choses, il savait qu'un enfant de lui était en France et il ne pouvait pas se manifester.

Pour combler ce manque d'enfant, mon Père et sa femme se sont occupés d'une de leur nièce, Christine. Christine et son mari, Horst, m'ont fait une très grande surprise et un cadeau inestimable à mes yeux. Sans que je ne demande rien, ils ont réalisé ce que je désirais le plus et que je voulais faire en allant à Leipzig. Ils nous ont emmenés voir où travaillait mon Père, où il vivait, où il faisait ses courses, où il se promenait, et, enfin, où il repose maintenant.

Ensuite, ils me montrent l'album de photos fait par mon Père pendant la guerre, donc la période où il a connu Maman. Dans cet album, je vois, entre autre, l'immeuble où il travaillait avec une annotation de sa main, et je le vois, surtout, devant son central téléphonique en train de téléphoner. Rien de plus banal, me direz-vous ? Eh bien non, c'est très important pour moi, car c'est par l'intermédiaire de ce téléphone qu'il a d'abord eu contact avec Maman, puis qu'ils ont fini par faire connaissance...

Nous regardons, ensuite, un autre album photos, toujours fait par mon Père, à différents âges de sa vie et toujours pendant des réunions de famille. Puis Christine et Horst me montrent deux cassettes vidéo. Sur la seconde, je vois mon Père, qui avait à peu près 80 ans, faire une allocution de plus de 20 minutes lors d'une fête. Il est debout, bien droit, il parle sans note, sans hésitation, sans silence pour chercher ses mots ou ses idées, il dit ensuite un petit mot de remerciement à chacune des personnes présentes. J'étais vraiment émue de le voir parler, bouger et en même temps admirative de sa performance. Bravo Papa.

À la fin, je redonne les albums photos à Christine et Horst. Et là, ils me disent : " non, tu les gardes, c'est pour toi, et les deux cassettes vidéo également ". Comment vous décrire mon émotion. Vous pouvez vous l'imaginer.

Je n'ai pas été reçue dans la famille de mon Père adoptif. Je repars en faisant partie de la famille de mon Père, et quelle famille. Depuis, mon retour, je pense à elle tous les jours.

Je n'oublierai jamais ces grands moments d'émotion, de joie, de tendresse, de gestes attentionnés, de présents. Je suis revenue très riche dans mon cœur de toute leur affection familiale.

Quand on aime quelqu'un de sa famille, on ne sait que faire pour lui faire plaisir. Cela a été le cas. Tout le monde m'a fait comprendre par leur gentillesse et leurs attentions que, désormais, je faisais partie de la famille.

J'ai réfléchi aussi. Pourquoi toute cette gentillesse envers moi ? J'ai trouvé la réponse. Je la dois à mon Père. En faisant la synthèse de tout ce qui m'a été dit, - et tous les renseignements se sont recoupés -, les réponses ont été : il était intelligent, élégant, très poli, courtois, honnête, serviable, fidèle en amitié, attaché à sa famille, estimé de tous. Si avec tout cela je ne suis pas fière de mon Père ? Il n'a peut-être pas pu me donner tout l'amour qu'il aurait voulu me donner et il en a souffert, mais il m'a laissé un très bel héritage dans le cœur de tous et ils me le transmettent maintenant en étant adoptée par la famille et les amis.

En m'adoptant, c'est la continuité de mon Père. Tous m'ont dit que je lui ressemblais beaucoup, de face comme de profil. Pas de doute à avoir, je suis bien la fille de mon Père et suis persuadée que cette ressemblance a été mon Sésame partout où je suis allée.

C'est aussi pour tout cela que je veux demander la double nationalité, pour lui dire que je suis fière d'être sa fille et que je l'aime.

Je dois dire aussi, que si cette rencontre a été aussi réussie, c'est que nous avions nos amis et interprètes Colette et Fernand qui ont fait toutes les traductions simultanées. Un travail épuisant qu'ils ont fait pour nous. Il ne faut pas oublier, Colette qui, en plus, était notre reporter-photographe. Un grand MERCI Colette et Fernand et nous vous embrassons très fort.

Vous savez maintenant pourquoi je dis que ce voyage fut un voyage inoubliable
et que j'en suis revenue complètement transformée.
Ce que j'ai vécu, je le souhaite à vous tous Frères et Sœurs de l'A.N.E.G.

Monique
Septembre 2009



Le 16 août 2009 Éliane,
une "enfant de la guerre",
a rencontré pour la première fois
sa soeur allemande Thekla.

Les photos sont de Colette Rumpler.

Nous avons eu le privilège d'assister aux premiers instants de cette nouvelle vie qui a commencé à la gare de Noyon dans l'Oise. Notre présence a permis aux uns et aux autres de se comprendre, malgré la barrière de la langue.
Pendant que Colette figeait des instantanés, ce qui nous permet de visionner le beau reportage photos qui suit, j'assurais sans relâche la traduction de tout ce qui se disait...

Histoire d'une longue attente...à la gare de Noyon.

Le team de la TV allemande,Éliane, Carole, Fernand et Georges.

Das deutsche TV-Team, Éliane, Carole, Fernand und Georges.
Éliane est bien entourée :
"le cercle des amis de Thekla va grandir" certainement.
Éliane ist gut ungeben : "Theklas Freudeskreis" Bestimmt.

Éliane et ses amis sont de retour à la gare parce que Thekla va arriver.
Éliane mitsamt ihren Freuden ist auf dem Bahnhof zurück.

Dès 13h00 Éliane, sa famille et ses nombreux amis, se préparent à accueillir cette soeur allemande tant attendue!
Thekla et son mari Uwe ont voyagé par le train de nuit, Berlin-Paris. Arrivés au matin du 16 août en gare de l'Est, ils se sont rendus à la gare du Nord. Ne parlant pas un seul mot de français et interprétant mal les indications griffonnées sur une fiche cartonnée par un agent de la SNCF, ils n'ont pas changé de train à Compiègne et se sont retrouvés à Saint-Quentin. Ils décidèrent alors de reprendre le train pour Paris. Thekla a surveillé les panneaux des gares traversées, et à la vue de celui de la gare de NOYON, ils se sont empressés de descendre du train : il était 17h47. Ils étaient attendus au train de 13h16...
Pendant cette longue attente Éliane a fait preuve d'un calme et d'une confiance remarquables. Elle sentait intuitivement que sa soeur était en route et qu'elle allait venir.

L'émotion de la première rencontre.

Un train de retour de Sanit-Quentin vient de repartir ! Ils sont Là !
Ein von Saint-Quentin kommender Zug ist gerade losgefahren !
Voilà Thekla et Uwe.
Das sind Thekla und Uwe.

Thekla et/und Éliane.
.



Éliane, accompagnée de son mari Georges et de sa fille Carole, se précipite dans les bras de sa soeur pour une très longue étreinte. Émotions et joie sont partagées par la bande d'amis qui avaient déroulé une banderole de bienvenue, mais également par les équipes de télévision et de presse.
La télévision allemande ARD Baden Baden était présente pour filmer cet événement, qui sera intégré dans l'émission dédiée aux "enfants de la guerre" diffusée en Allemagne le 2 décembre prochain. France 3 Picardie diffusera cet événement lors des informations régionales du lendemain.
Bien évidemment, les questions posées furent nombreuses, et toutes les conversations, tant en français qu'en allemand, devaient être traduites en simultanée!

Chez Éliane et Georges.



Uwe et/und Éliane.


Le lundi 17 août : anniversaire des 30 ans de mariage de Thekla et Uwe !
Montag den 17 August : Dreissigster Hochzeitstag von Thekla und Uwe !.


Une dernière photo avant la route du retour en Alsace.
Ein letztes Foto vor der Abreise nach Elsass.

La famille enfin réunie s'est retrouvée à la maison pour une réception amicale. Carole a lu un message personnel très touchant à l'attention de sa maman et de sa tante enfin réunies, ainsi qu'un beau poème de sa composition.

Nous sommes très heureux d'avoir assisté à cet événement d'une rare intensité
et nous souhaitons à tous nos amis de l'Aneg de connaître un jour le même bonheur.

Colette et Fernand Rumpler
Août 2009



Comment j'ai réussi à trouver ma famille en Allemagne.

Jusqu'en 2004, ma mère avait toujours éludé mon origine, ayant été très malade cette année là, ma fille s'est employée a lui poser des questions et elle s'y est prise de telle manière que ma mère à sorti la photo de mon père d'un tiroir et quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant cette photo, déjà vue à différentes reprises en famille où nous regardions des photos.

Puis elle continua en dévoilant les nom, prénom, date de naissance et approximativement la région d'où était venu ce prisonnier en précisant que c'était bien mon père.


Étreinte dans le hall de l'hôtel.

C'était un soldat Allemand, prisonnier de guerre de 1945 à 1947, qui travaillait dans la même ferme que ma mère avec d'autres travailleurs Français et d'autres prisonniers Allemands.

Ce fut pour moi une surprise totale.

Deux ans après cette révélation j'ai lu dans Ouest France, un article sur les "Enfants de la Guerre", et j'ai téléphoné à Jeanine. Suite à un courrier envoyé sur ses conseils à la WASt, à l'intention de Marie-Cécile avec tous mes renseignements.

La réponse ne se fit pas attendre. J'appris qu'il était décédé depuis 1967 et qu'il avait 2 filles nées en 1954 et 1962.
J'ai donc demandé par courrier avec une photo, à Marie-Cécile si elle pouvait les contacter, ce qu'elle a fait et c'est le jour de mes 60 ans que mes soeurs m'ont envoyeé un mail avec leurs photos.


Chez Sigrid, nous feuilletons l'album photo de mon enfance :
Barbel, Annick, Gerda et Sigrid.

Nous avons correspondu pendant 1 an ½, par courrier et par mail, ayant chacune de notre côté une personne qui faisait la traduction mais il me manquait de voir l'autre partie de moi qui était en Allemangne. Je souhaitais faire leur connaissance. Celle-ci s'est faite mi-juillet 2008, grâce à Anne, filleule de mon mari qui nous a accompagnés comme traductrice.


Barbel, Annick et Klaus, époux de Barbel.


Annick, Barbel et Garda sa mère.

L'émotion fut intense et la joie immense. Mes soeurs m'ont guidée, là où habitait mon père, où il travaillait, là où sa femme habite toujours, là où sont nées mes soeurs, puis nous sommes allés au cimetière.
J'ai également rencontré le reste de ma famille, neveu, cousins, cousines. La mère de mes soeurs a été d'une extrême gentillesse en me donnant des photos de mon père à différents stades de sa vie. Sa vie fut courte, il est décédé à 48 ans.
J'ai enfin découvert la partie de moi-même qui me manquait et j'attends de voir venir mes soeurs Barbel et Sigrid en France.

Je souhaite à tous les enfants de la guerre le même dénouement...

Merci de tout coeur aux personnes qui m'ont aidée.

Annick MERLETTE.
Juillet 2008



Une nouvelle famille.

Exprimer ce que l'on a ressenti lors de la première rencontre avec des membres de sa famille, Marie-Antoinette nous confie.

C'est un exercice difficile car il n'y a pas un moment mais des instants privilégiés, des regards sans les mots, les mots viendront plus tard avec les traducteurs. Mais cela retire toute la spontanéité qu'il peut y avoir dans un rapport direct, intime.


Marie-Antoinette et ses deux soeurs - Saint-Malo (13/06/2008).

L'arrivée sur le quai de la gare de Saint-Malo fut la découverte physique de ces sœurs qui après le choc de la surprise m'ont acceptée sans réserve.

Quelle grandeur d'âme je découvre au sein de cette famille, quelle délicatesse aussi dans ce cadeau si approprié : "Un album photo" intitulé "Notre Père" retraçant quelques étapes de sa vie, je peux avouer aujourd'hui que je n'ai jamais reçu un cadeau aussi touchant de toute mon existence, je le regarde souvent...

Et puis il y a eu le déroulement du séjour avec, comme temps fort, le concert au restaurant et en particulier la chanson de Noël, mon fils, "Je rêve", l'émotion partagée était réelle.

J'ai été très heureuse de partager avec au moins un de mes enfants ce moment historique pour moi. Au bout de trois jours passés ensemble, je peux parler de véritable communion entre nous les sœurs, mon mari et les enfants, nous nous sommes quittés avec notre promesse enthousiaste de nous rendre de l'autre côté du Rhin.

Ce projet prendra corps en 2009 en tenant compte des possibilité de chacun, j'ai en effet hâte de découvrir les autres membres de la famille, d'ici là je me dois d'apprendre des rudiments de la langue allemande pour être moins dépendante de traducteurs...

Marie-Antoinette.
Juin 2008



Bonjour,

Voilà, c'est fait je rentre de vacances en Allemagne où j'ai fait la connaissance de mon frère et de sa femme. Un moment d'une intense émotion et d'un tel bonheur, avec la veille de la rencontre une angoisse tout aussi grande. Je voudrais et je souhaite que chacun de nous puisse vivre cela. Le fruit d'une longue recherche après les passages à vide, les coups de déprime, les espoirs déçus ; mais il ne faut pas perdre l'espoir.


Nous avons fait également la connaissance de ma nièce, une superbe jeune femme, qui est venue pour quelques heures de Hanovre découvrir "Onkel Michel".
Ma quête est achevée, j'ai trouvé la seconde moitié de mes racines et je pense que je vais enfin trouver la paix intérieure. Bises.

Michel Simonne.


"SOMMAIRE - INHALT"