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Histoire de
Jean-Pierre CAPRON
né au MANS en 1943.



Je suis né le 24 septembre 1943 au MANS dans la Sarthe.

Mes parents, Simone et Paul, se sont connus en 1942 au Mans. Ma mère avait 18 ans et mon père environ la trentaine.

Jean-Pierre bébé.
Simone, la maman de Jean-Pierre à 18 ans.

Elle était célibataire et travaillait au mess des officiers à Hôtel de Paris, Le Mans. Elle habitait chez ses parents, 118, rue du Préau, Le Mans.


Hôtel de Paris, construit en 1905.

Mon père était officier, pilote de la Luftwaffe. C’est dans le cadre de son travail que ma mère a rencontré mon père et le 24 décembre 1942, ils ont passé le réveillon ensemble à l’hôtel de Paris.

Le jour de ma naissance, le 24 septembre 1943, ma grand-mère a trouvé des photos de mon père, elle les a brûlées. Ma naissance a été désavouée, j’étais trop typé : grosse tête, cheveux blancs, yeux bleus, j’ai été caché et mis en nourrice à Ecommoy.


Jean-Pierre à l'âge approximatif de Paul, son père.

À la fin de la guerre en 1945, ma mère est partie au Cameroun, avec un homme qui m’a reconnu en 1948 lorsqu’il l'a épousée. Cet homme, dont le prénom était Paul, se faisait appeler Raymond, car il ne voulait pas que Simone se souvienne de « l’autre Paul » mon père. Violent et jaloux, Raymond lui interdisait de me prendre dans ses bras, de jouer avec moi, etc.. allant jusqu’à nous battre elle et moi.

Je n’ai jamais passé un Noël en famille, il m’enfermait avec assez de nourriture pendant le temps de leur absence. Ce que je suis devenu, je le dois à Edrisso, un Camerounais chargé de ma protection et qui, de fait, m’a éduqué.

Pendant les séjours en France, j’étais confié à ma grand-mère qui, lorsqu’elle entendait un avion, me disait en regardant le ciel: « Écoute et regarde, c’est peut-être ton père » et moi, je la regardais sans comprendre. Lorsque j’ai grandi, Raymond me confiait à des amis qui avaient toujours des travaux à me faire faire. En général, je dormais sous des appentis ou dans des garages.

Simone est décédée à l’âge de 34 ans. Une partie de sa famille rejetait ma naissance et un de ses frères m’a rendu responsable de sa mort (cancer de l’utérus). Raymond, ne s’occupant pas de moi et voulant refaire sa vie, m’a fait comprendre qu’il fallait que je quitte sa maison. Ce que j’ai fait...

À partir de 1976 mais surtout après 2004, suite à la parution du livre « Enfants maudits » de Jean-Paul Picaper et Ludwig Norz, j’ai commencé les recherches qui n’ont pas abouti à ce jour.

Jean-Pierre
Avril 2014.


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