Compte rendu du Voyage à BERLIN
du 2 au 5 Mai 2007.
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Mercredi 2 Mai

Après quelques mois d'attente, nous voici prêts à entamer ce voyage à Berlin dont beaucoup ont rêvé. Des bords de la Méditerranée à ceux de l'Atlantique et des Pyrénées au Centre de la France, nous arrivons un à un ou en couple au lieu de regroupement fixé à Orly Sud. Les esprits sont encombrés de questions et d'interrogations sur ce que nous allons pouvoir trouver et les discussions sont courtes.

Claudine Nouvian nous y attend pour nous remettre nos badges d'identification et nous souhaiter la bienvenue, car si certains d'entre nous l'ont déjà rencontrée, ce n'est apparemment pas le cas pour beaucoup. Les formalités d'enregistrement sont rapidement effectuées et nous voici bientôt à bord de l'appareil de la compagnie easyJet qui va nous emmener au "Vaterland". Un vol tranquille, même pas une turbulence, le ciel est clair, le soleil brille.

Arrivée à l'aéroport de Berlin Schönefeld situé au sud de la ville où après quelques minutes de cache-cache nous récupérons l'autobus qui doit nous emmener à l'hôtel Bongard, lequel se trouve au nord de la ville à Reinickendorf. Une petite heure après, arrivée à l'hôtel et distribution des clés des chambres avec rendez-vous un quart d'heure plus tard pour aller dîner au restaurant qui se trouve à quelques minutes à pied. Claudine qui connaît les lieux nous ouvre le chemin, la pauvre, pendant tout notre séjour elle va nous compter et recompter de crainte d'en perdre un. Ce premier repas permet de commencer à faire connaissance avec les voisins de table dans une ambiance plus décontractée. Le patron du restaurant est Lorrain et parle français, donc pas d'inquiétude pour la langue. Mais il est déjà 22h30 et retour à l'hôtel pour une nuit très calme ; enfin pour presque tous, mais ceci est une autre histoire (lorsque l'on est à l'étranger, ne pas oublier de noter le nom et l'adresse de son hôtel, cela évite les mésaventures).

Une découverte avec les lits à l'hôtel, juste une couette, nos cousins sont petits, il faut choisir entre les pieds ou les épaules à l'air.


Jeudi 3 mai.


Ensemble du groupe des "Enfants de la Guerre".

Nous voilà frais et dispos et la salle du petit déjeuner nous attend pour un "Frühstück" comme savent le préparer les anglo-saxons (café, thé, jus de fruits, charcuteries, fromages, pâtisseries). Cela prend quelque temps et les conversations vont bon train.
À 9 heures nous avons rendez-vous avec Marie-Cécile Zipperling qui doit nous faire visiter la WASt où elle travaille depuis 1983. Oh surprise ! il suffit de pousser la porte de secours de l'hôtel (elle est fermée habituellement) pour se retrouver dans celle de la WASt. Nous avons donc l'explication du choix d'un hôtel si éloigné de l'aéroport.


Heureux de retrouver Marie-Cécile.

Il nous est proposé la projection d'un film réalisé dont le sujet concerne les missions de la WASt.
Créée en 1939, pour fournir des renseignements sur les prisonniers faits par l'armée allemande et transmettre ces informations à la Croix-Rouge internationale, sa mission a évolué vers l'enregistrement de données concernant ses propres soldats (blessures, hospitalisations, etc.) au point qu'à l'heure actuelle elle dispose d'informations sur environ 18 millions de soldats, parfois incomplètes. Le rapatriement des dossiers de l'ex-RDA après la réunification a entraîné un énorme surcroît de travail. D'autant plus que les informations détenues servent pour l'établissement des états de services et la reconnaissance des droits des orphelins.
1.2 millions d'allemands de l'Est se sont adressés à la WASt pour obtenir un certificat de leurs services pendant la guerre pour compléter leur dossier de retraite.
Située à Berlin à l'origine, puis à Saalfeld et ensuite près de Kassel, elle est revenue à Berlin pour s'installer dans les locaux d'une ancienne caserne.
Mais revenons au film lui-même qui nous montre le travail réalisé par le service chargé de l'entretien des tombes de guerre, car de nombreux soldats ont été inhumés à la hâte dans des endroits qui ne sont pas tous répertoriés, principalement sur le front de l'Est.
C'est le cas de ces cinq hommes retrouvés dans une tranchée près de l'Oder, non loin de la frontière Polonaise dont il va falloir retrouver l'identité grâce à leur plaque, si elle n'a pas été volée ; car on peut retrouver ces objets mis à la vente sur certains sites internet. C'est donc la section IV de la WASt qui est en charge de ce travail d'identification quasiment impossible sans cette plaque. Lorsque les indications d'unité et numéro matricule sont lisibles, la vérification est effectuée au fichier central et peut parfois permettre de retrouver la famille au bout de plusieurs années.
Une autre évolution des missions de la WASt est la réponse à de nombreuses demandes de renseignements formulées par les familles à la recherche d'un parent ou de son histoire, et cela permet parfois de réunir des frères et sœurs. Ce qui est un plaisir et une récompense pour le personnel qui a permis cela.

Après ce film, nous serons séparés en deux groupes. Le nôtre guidé par Marie-Cécile Zipperling et le second par Monsieur Jean-Pierre Marie et Claudia Schmidt.

Nous passons tout d'abord par le fichier central où Marie-Cécile nous explique la nature des informations qui y figurent : nom, prénom, date de naissance, première affectation, blessures, hospitalisation, etc., mais toutes ne sont pas complètes.
Nous allons ensuite passer dans les différents services où sont conservés les dossiers. Rangées sur des étagères des fiches relatent l'histoire de nos pères à laquelle nous ne pourrons pas tous accéder, faute d'un nom de famille ou d'un numéro de régiment. Nous sommes à la fois si proches et si loin d'eux que c'en est douloureux. On voudrait pouvoir ouvrir ces dossiers car leur présence est presque perceptible.
Dans un autre bureau, dans une vitrine, sont exposés des objets retrouvés dans des sépultures (photos, pipes, étuis à cigarettes, bagues, médailles, montres) dont on recherche les héritiers et qui sont la dernière trace d'un être cher. Il y a ainsi quelques milliers d'objets en souffrance.

Outre l'émotion ressentie au cours de cette visite, quelques uns vont repartir avec un début de piste pour continuer leurs recherches. Un grand merci à Claudia et à Marie-Cécile pour leurs explications.

Il est déjà 12h30, et la cafétéria nous attend pour le repas de midi, repas vite avalé car nous avons rendez-vous vers 15 heures pour la visite de la ville.


Prosit ! et encore une Bier...

Mais auparavant réunion dans la cour devant l'hôtel où sont disposées tables et chaises. Claudine demande à ceux qui le veulent de raconter leur histoire et faire le point sur leurs recherches. C'est un moment d'intense émotion, les gorges sont serrées et si les larmes ne coulent pas au récit de certains, les larmes retenues n'en sont que plus douloureuses. Il est si difficile à travers les récits des autres de ne pas rouvrir nos propres blessures, de ne pas revivre à nouveau une part de notre propre et à la fois commune histoire.


Qu'il est bon de pouvoir s'exprimer librement...


...sans peur, sans honte, en toute confiance.


Ursula et son frère allemand, heureux de se retrouver à Berlin.

Et puis il y a ceux qui ne peuvent toujours pas en parler et qui restent submergés par leur émotion, alors ce sera le conjoint qui expliquera.
Mais dans ce partage, il y a aussi la joie de ceux qui sont proches du dénouement et qui demain ou après-demain retrouveront leur frère ou leur sœur en Bavière. Bonne chance à vous !

Le car arrive, nous faisons la connaissance de notre guide Stéfanie et nous voilà partis pour quelques heures à la découverte de la ville, Charlottenburg et son château, le quartier de Kreuzberg, celui des ambassades, Potsdamer Platz, Unter den Linden, Checkpoint Charlie, Brandenburger Tor, les vestiges du mur etc. avec un arrêt pour nous désaltérer et acheter quelques cartes postales. Nous sommes de retour à l'hôtel vers 19h30, les yeux pleins de tout ce que nous avons découvert. Ce soir changement de restaurant pour une partie du groupe, un peu plus loin dans Reinickendorf nous découvrons un restaurant italien dont le serveur parle très bien français. Nous avons droit à un numéro de charme comme savent le faire les italiens lorsqu'ils commercent.


Ils marchent d'un bon pas !



Monument de l'Holocauste "Holocaust-Mahnmal".

Vendredi 4 mai

Ce matin est prévue la visite de la Tour de la télévision, nous prenons le métro ce qui n'est pas simple car il n'y a qu'un distributeur de tickets. Passer à 29 va nous prendre un certain temps. Comme prévu il y a foule à la tour et le tarif a changé, Claudine va devoir à nouveau faire la quête. Nous sommes propulsés rapidement au sommet de celle-ci, et de là la vue est impressionnante. On peut contempler la ville dans toute son étendue et se rendre compte de la densité des parcs et espaces verts. Claudine nous apprend que notre visite à l'Ambassade de France est annulée, la raison en est la visite impromptue de notre Président de la République.


Bravo pour les photos Daniel.

Après le repas, Marie-Cécile nous propose gentiment de nous emmener à pied dans une promenade dans les arrière-cours et les passages du centre ville et sur les bords de la Spree où les bateaux promenade sont particulièrement nombreux. Retour en S-Bahn et U-Bahn.


Merci Claudine.

Notre dernier repas est pris à nouveau chez l'italien, mais cette fois le groupe entier est présent y compris Marie-Cécile qui est restée pour nous dire au revoir.


Samedi 5 mai

Dernier petit déjeuner après un réveil à 5 heures, tout le monde n'a pas les yeux ouverts, mais le trajet de retour à l'aéroport va permettre de dissiper les dernières traces de sommeil. Le vol se passe sans histoires et nous atterrissons à Orly sous un ciel gris. Ce sont les dernières embrassades et poignées de main, la gorge un peu serrée, en attendant nos bagages.
Quand nous reverrons nous ? bientôt j'espère, et comme disait MacArthur : je reviendrai.


Super le compte rendu Michel.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont si gentiment accueillis : Marie-Cécile, Claudia et tous les autres, à notre maman poule, Claudine qui nous a maternés et à Daniel qui nous a mitraillés tout le long de notre périple.

Michel S.



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