Blason
de Lorraine.
      

Compte rendu du séjour du 19 au 22 juin 2019
par Dominique Samson.

Blason
de la Bitche.


TOUJOURS À L'EST, L'ANEG CHERCHE UN TRÉSOR

Dans les aventures de Tintin et Milou, le professeur Tournesol, son pendule à la main, s'adressant au capitaine Hadock, qui cherchait le trésor de Rackham le Rouge, lui répondait à chaque fois : " Toujours à l'Ouest ! ". Mais sur la tenue de plusieurs assemblées générales de l'ANEG, nous avons fait le contraire. Cap à l'Est pour retrouver quelques trésors, ceux de l'amitié, des retrouvailles, de la découverte d'une belle région. Ce fut le cas pour Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden en 2007, Wart-Altensteig, en Forêt Noire en 2010, Sarrebruck en 2015, Obernai en 2017, Brodenbach en 2018 et maintenant Bitche (Moselle) en 2019. Et l'Est, c'est quoi aussi ? C'est le pays d'origine de nos pères biologiques. Il y a comme un effet magnétique, une attirance, lorsque l'on tourne nos regards, notre attention vers l'Est de la France et sa grande voisine, l'Allemagne.



Mardi 18 juin 2019

Assez discuté, en route ! Après avoir avalé de nombreux kilomètres, suivant les indications, non du pendule du professeur Tournesol, mais le GPS observé étroitement par le chauffeur, la voiture arrive sur le massif des Vosges. Je suis amusé par quelques panneaux sur le bord de la route : ATTENTION BICHES. Ceux qui les ont fabriqués ont dû oublier un T ! Enfin, nous arrivons dans ce qui nous paraît, au premier coup d'oeil, un endroit bucolique : le VVF de Bitche, bordé par l'étang de Hasselfurt. Je sens d'instinct que je vais passer ici quelques jours agréables. Je vous passe les détails sur la joie de retrouver les premiers arrivés, la découverte de la chambre, l'ouverture des valises, les premiers repérages des lieux. À chaque fois, ce sont les mêmes questionnements, les mêmes surprises, les mêmes plaisirs.
Le soir, nous avons droit à une présentation d'un diaporama sur l'histoire de la Lorraine et de la citadelle de Bitche, plus quelques lieux emblématiques et touristiques de la région, par madame Laurence Weens, " Laurence! " demande-t-elle tout simplement, directrice du VVF. Je la devine passionnée par l'histoire locale de la région où elle travaille et je la comprends. L'histoire de la Lorraine est très riche en événements et en personnages. Il faudrait un livre aussi gros qu'une Bible pour tout raconter. Et il faudrait plusieurs mois pour tout découvrir des richesses patrimoniales du département de la Moselle.
Avant que la nuit ne tombe, je vais faire une petite promenade près des massifs de roseaux baignant l'étang. Et là, un concert extraordinaire et assourdissant m'attend. Les crapauds et les grenouilles font une répétition de la proche fête de la musique. Ou alors, les batraciens tiennent eux aussi une assemblée générale. Des " croa-croa ", des " niet-niet ", en veux-tu, en voilà ! Mais combien de phraseurs amphibiens sont-ils ? Spectacle de la vie de la nature protégée, nocturne et sonore, inconnue en ville, je suis ravi. Ce soir, je vais faire de beaux rêves ! Bonne nuit.


Mercredi 19 juin 2019

Le professeur Tournesol n'est pas encore levé. À 6 heures 30, je pars faire le tour de l'étang, à l'entrée de la forêt. Un panneau m'indique qu'il me faudra une demi-heure pour faire son tour. Je décide donc d'agrandir le trajet. Après l'étang, il y a une petite tourbière. Plus loin, j'observe l'emplacement d'une installation pour fabriquer du charbon de bois. Le long du chemin, sont sculptés à la tronçonneuse, dans du bois, des champignons et un écureuil. Tout cela est très intéressant. Il règne à cette heure un grand silence, c'est un moment de paix, de grâce. Au retour, je croise deux promeneurs matinaux, dont un avec un détecteur de métaux et une petite pelle. Le trésor de Rackham le Rouge serait-il enterré dans cette forêt ?

Le moment du petit déjeuner est aussi un grand moment de convivialité. Je savoure chaque minute passée. La fin de la matinée sera plus studieuse avec un premier conseil d'administration. Mais confidentialité oblige, je ne vous dirais rien de sa teneur.

Remise du cadeau à Jean-Paul
au cours du pot de bienvenue, après l'A.G., en remerciement.

Überreichung des Geschenks an Jean-Paul
während des Willkommensumtrunks nach der G.V., als Zeichen des Dankes.


© Photos (6) : J. Sauval-Schmutzler - 19/06/2019

Repas du soir, après l'A.G. au VVF.
Abendessen nach der G.V. im VVF.


© Photos (10) : J. Sauval-Schmutzler - 19/06/2019

Le grand moment annuel sera dans l'après-midi avec notre Assemblée Générale, qui fera l'objet d'un compte-rendu indépendant. C'est seulement à 18 heures 30 que nous nous retrouvons pour le verre de l'amitié. Il devait être très chaleureux puisque le soir, il y a eu des éclairs d'orage, à cause de la température élevée dégagée par nos agapes amicales. Ou alors, c'étaient les éclairs de la fusée pour la mission Objectif Lune (du nom de la bande dessinée d'Hergé en 1953). Au restaurant du VVF, les convives qui veulent une soupe en plus du repas, c'est offert par la maison. Nous ne cracherons pas dans la soupe pour cette aimable attention. J'observe, sans rien révéler de mes réflexions, les tables. Durant toute la durée du séjour, certains vont rester ensemble, sans varier de tables ou de groupes, sans doute par affinités, ce qui peut se comprendre, ou par timidité. D'autres vont jouer le jeu et ne jamais se retrouver avec les mêmes personnes, ce qui leur permettront de mieux connaître tous les présents. Par contre, ce qui est dommageable pour une amicale, certains s'évitent et se critiquent ou laissent filtrer des propos qui peuvent gêner d'autres, surtout lorsqu'ils abordent des sujets de politique. Heureusement, ce n'est qu'une minorité et la plupart de nos ami(e)s anégien(ne)s sont de très bonne compagnie. Le soir, sur l'étang, les crapauds et les grenouilles sont un peu moins loquaces. Ce ne sera pas le cas des anégiennes, que l'on prétend bavardes, mais aussi des anégiens qui ne déméritent pas sur ce sujet.
Cette nuit, je rêverai qu'on a marché sur la lune (album de Tintin paru en 1954).


Jeudi 20 juin 2019

La journée promet d'être riche en découvertes. Cela me va. Le capitaine Hadock aussi. Il allume sa pipe de plaisir. Mais il paraît que je suis le seul à l'avoir vu ! Ce que j'ai vu aussi, c'est qu'à quelques mètres du VVF, il y a une plaque de bronze fixée sur un rocher. Il s'agit d'un mémorial d'un personnage qui a résidé plusieurs fois à Bitche, humaniste de son état. Je vous en donne la teneur :

1912 Jean GOSS 1991
« La Vérité à la place du mensonge
Le don de soi à la place de la violence
L'amour à la place de la haine »

Je suis totalement d'accord avec ces préceptes.

À 8 heures 50, on est parti pour le pays des verreries, dans un paysage de forêts de hêtres et de sapins. Pour fabriquer du verre, il faut beaucoup de bois ou de charbon de bois. À l'époque, le gaz de Sibérie n'arrivait pas encore par pipeline. C'est ici que furent créées les boules de Noël en verre, notamment à la verrerie de Meisenstal. Avant, on utilisait des fruits ronds. En parlant de fruits, nous sommes aussi dans le pays de la mirabelle, fruit inégalé en Lorraine. Ce fruit est né d'une légende. Une belle princesse habitait un château en Lorraine. Elle s'appelait MIRA. Comme elle était aussi très bonne, elle accueillit un jour une dame qui lui demandait l'hospitalité. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était en réalité une fée. Pour la remercier, avec sa baguette magique, la fée fit suspendre sur les branches des arbres environnants de petites boules dorées, très belles, qui s'avérèrent aussi très bonnes à déguster. La fée décréta que ces boules s'appelleraient Mirabelles. Cela aurait pu arriver à Anna/belle ou Isa/belle. Mais ces boules n'étaient pas en cristal, au nombre de sept, comme l'a pensé Hergé en 1948, dans une aventure de Tintin.

Dans un village, à un carrefour, un groupe sculpté en bois représente deux souffleurs de verre. Puis nous arrivons à Wingen-sur-Moder. Nous passons devant la pierre des douze apôtres, ancien menhir retaillé à la fin du XVIIIe siècle, en exécution d'un vœu. Plus loin, la colonne Wigen est une ancienne borne routière. Enfin, nous arrivons au magnifique, sublime, musée Lalique. En face du musée, le château Hochberg a été construit en 1863 à 1866, par la famille Teutsch, qui a mené une activité de verrerie de 1715 à 1868. C'est maintenant un hôtel quatre étoiles et un restaurant réputé.
René Lalique (1860-1945) a fondé une verrerie en ces lieux en 1921. Le musée a ouvert en 2011, réalisé par le célèbre architecte Wilmotte. René Lalique, brillant créateur, fut d'abord l'" inventeur du bijou moderne ", lors de deux époques fastueuses pour les arts décoratifs, l'art nouveau et l'art déco. Il fut ensuite un très grand maître verrier. Dans ce musée, sont exposées plus de 650 pièces exceptionnelles. Nous retenons notre souffle, car tout est tellement magnifique que nous étions dans un brouhaha de " Ho ! " et de " Ha ! ". La production de René Lalique et de ses successeurs est multiforme. Pour les bijoux, ce sont des bracelets, des peignes, des ornements de corsage, des broches, etc. en verre évidemment. Pour les objets, c'est à qui sera le plus époustouflant de beauté : carafes, vases, flacons, coupes, verres à boire, assiettes, agitateur à champagne, verrières, lampes, veilleuses, pendules, lustres monumentaux, fontaine à poissons, globe terrestre, statuettes de femmes ou d'animaux, crucifix, portes en verre moulé, bouchons de radiateur automobile. Dans cette " liste à la Prévert ", j'ai dû oublier des choses que je n'aurai jamais chez moi, bien que je sois un collectionneur. Si, j'ai oublié quelque chose : ce n'est pas Lalique qui a créé les bijoux de la Castafiore (Hergé, 1963).

Les merveilles de "LALIQUE ".
(Les photos sont prises au travers des vitrines.)

Die Wunder von "LALIQUE".
(Fotos durh die Vitrinen.)


© Photos (13) : J. Sauval-Schmutzler - 20/06/2019

À nouveau dans le car, nous passons à Ingwiller, sur la rivière Moder. À l'entrée du cimetière, il y a des lettres hébraïques, signe d'une communauté juive dans ce village où est également construite une synagogue. Dans les villages, il y a souvent deux églises proches, l'ancienne pour les protestants, la plus récente pour les catholiques. L'appartenance religieuse a changé au cours du XIX° s. avec la démographie grandissante, selon notre jeune et passionné guide qui nous accompagne. À Ingwiller, la famille De Dietrich, grande famille industrielle alsacienne, a créé une usine et possède encore 50% du capital. Nous passons à Reichshoffen. Au rond-point, il y a un beau marteau-pilon exposé. Dans le bourg, il y a une très longue usine. C'est l'ancienne usine De Dietrich. Au château de la ville, a été installé le siège de " l'association pour la préservation et la valorisation de la mémoire du patrimoine industriel de la famille De Dietrich " (Archives et objets). Maintenant, l'usine appartient au groupe Alsthom. Ici sont fabriqués les wagons de TGV et de métros.
Mais Reichshoffen est surtout connu pour un épisode dramatique de la guerre de 1870, qui s'est passé en réalité à Morsbronn-les-Bain. Le 6 août 1870, face à la 3ème armée prussienne composée d'au moins 100 000 soldats environ, étaient massés au moins 43 000 soldats français. La charge héroïque, désespérée, surréaliste, des cuirassiers, sabres au clair, fut un suicide. Bilan de cette bataille, pour les prussiens, on compte 10 600 tués et blessés (un sur neuf soldats). Pour l'armée de Napoléon III, on dénombre environ 11 000 tués et blessés (un sur quatre soldats) et 6 000 à 9 000 prisonniers. Mais il faut rester prudent sur ces chiffres, car selon les sources, les chiffres varient. Je déteste la guerre, quelque soit le camp !

Toutes ces émotions, historiques et esthétiques, ont nourri nos esprits, mais pas nos estomacs. C'est donc avec un grand plaisir que nous allons au Restaurant Keimberg, à Cleebourg, très beau village typique de l'Alsace. Nous sommes installés dans une belle salle, aux murs décorés de gros tonneaux et de fresques en relation avec la vigne. Quel régal, ce plat local, du nom de " Baeckaeoffe " (bœuf et légumes) et quel délice ce vin blanc, produit sur la commune, nommé " Pinot auxerrois Cleebourg ".


© Photos (7) : J. Sauval-Schmutzler - 20/06/2019

Elle n'est pas belle, la vie dans ces conditions-là ? Les terrines sont en céramique de Betschorf (village de potiers bien connu) en grès gris avec un décor bleu. Chez moi, à Rouen, sur un site local de messageries, il y a une rubrique : " Tu sais que tu viens de Rouen et de l'agglo quand... ". Je réponds " Je ne sais peut-être pas où je suis, mais je le découvre vite, rien qu'en regardant autour de moi ". Oui, nous sommes bien en Alsace, dans ce qu'elle a de plus typique et de plus aimé. Mais il faut reprendre nos bâtons de randonnée. Et pour digérer, rien de mieux que d'aller à Wissembourg, sur la frontière franco-allemande.

Wissembourg est une petite ville très intéressante, entourée de remparts, que l'on peut longer grâce à une promenade aménagée. Le grès rose est le principal matériau de construction des maisons et des bâtiments administratifs. Les grands toits sont éclairés de plusieurs étages de lucarnes. Au Moyen-âge, elle connut la prospérité grâce au commerce du vin, du drap et des châtaignes. À Wissembourg, il y a une rue aux Juifs. C'est l'un deux qui aida le roi Stanislas Leszczinski, roi déchu de Pologne, en exil à Wissembourg de 1719 à 1725, à marier sa fille, Marie, à Louis XV. Tout cela pour dire aussi combien sont heureuses les périodes de l'histoire où les communautés de diverses confessions vivent en paix. Mais quand les hommes sont en paix, ils s'ennuient. C'est hélas ma conclusion pessimiste quand j'arrive à mon âge. Quand Wissembourg, après la guerre de 1870, redevint allemande, le sous-préfet Joseph Von Sticchaner (1838-1889) fut nommé dans cette ville, de février 1872 à novembre 1886. Il fit cesser les manifestations anti-allemandes, non pas par une répression féroce, mais en favorisant la scolarisation et l'économie de la région. Voilà un fonctionnaire politique, stratège et intelligent. Il devait être estimé de la municipalité, puisqu'il a un monument dédié dans la ville.
Nous prenons le petit train pour visiter fugitivement la ville, puis à notre grand étonnement, il part dans la campagne. En fait, il montait à Schweigen-Rechtenbach, village de vignerons, en territoire allemand. Passant la belle porte de la cité, avec une galerie aérienne en bois entre deux tours, nous nous arrêtons devant une " vinothèque ", où nous avons vingt minutes pour aller visiter ce grand magasin dédié à Bacchus. Cela sent l'opération commerciale pour touristes. Mais pour les connaisseurs, allons-nous regretter de découvrir la production locale : le Cabernet-Sauvignon, le Riesling, le Gewürztraminer, le Sauvignon blanc, le Silvaner, le Unerhoert, j'en passe et des plus enivrantes. Le vrai regret, en redescendant, c'est de comprendre que nous n'aurons pas le temps de faire quelques pas dans la ville de Wissembourg. Mais le temps était compté pour le chauffeur. Et les routes pour revenir à Bitche sont tout, sauf des autoroutes. Adieu donc l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, la plus grande d'Alsace après celle de Strasbourg, élevée au XIIIe siècle. Nous ne verrons pas la Maison des chevaliers teutoniques, de 1606, ni la grange dîmière de l'abbaye, ni la Maison du sel, de 1450. Nous ne prendrons pas de photos de la maison gothique, le Holzapfel, ancien relais de poste de 1793 à 1854, ni la maison Vogelsberger, de 1540, au portail Renaissance avec un blason peint. Nous n'aurons pas le loisir d'acheter une publication touristique à l'Office de tourisme, près de l'Hôtel-de-ville, construit de 1741 à 1752, alors que le car était à quelques dizaine de mètres seulement. Un seul remède à cela : programmer les prochaines vacances à Wissembourg. Je vais me déboucher une bonne bouteille pour me consoler !

Au retour, nous passons devant la première forge De Dietrich, arrêtée en 1890, maintenant en ruines, à Jaegerthel , au nord de Niederbronn, sur la D 53. Dans le secteur, et sur les hauteurs, nous apercevons de nombreux châteaux-forts, plus ou moins en ruines. Nous ne sommes pas seulement dans une région frontalière entre la France et l'Allemagne, entre la Lorraine et les provinces voisines. Je soupçonne aussi les seigneurs du coin de se méfier les uns les autres pour des questions de territoires locaux. Parvenu à dix kms de Bitche, nous passons près d'un vallon verdoyant, où se trouve l'abbaye cistercienne de Sturzellbronn, où ils restent le grand portail et l'ancien pilori. La statue de Saint Bernard, au bord de la route, veille sur les visiteurs éventuels.
Que d'images mentales ou photographiques ramenons-nous au douillet VVF de Bitche. Mon cahier de notes devient dru et tout noir de gribouillages. Depuis que je suis les activités de l'ANEG, j'ai l'impression de mieux connaître la France. Demain, nous irons moins loin, mais le programme annoncé promet d'être soutenu, aussi sportif que si nous allions escalader le Temple du Soleil (Hergé, 1949), avec Tintin et Milou derrière lui. Je prends le temps, avant le repas et pas assez fatigué sans doute, d'aller voir ce qu'il reste de l'ancienne petite gare abandonnée, à quelques centaines de mètres du VVF. Je m'aperçois qu'elle est squattée et je repars discrètement. M'avançant un peu dans la forêt, je sens qu'on m'observe. Me retournant doucement je vois une biche immobile sur le chemin, pas très loin. Ne bougeant pas tous les deux, on se regarde, moi avec sympathie, elle avec curiosité. Au bout de longues minutes, comme je bouge le bras, elle s'enfuit dans le secret de la forêt profonde. Bucolique et charmante rencontre comme je les aime. Maintenant, vite au restaurant. Il y a aussi des biches en ce lieu. La nuit sera encore belle !


Vendredi 21 juin 2019

Il fait beau. Tant mieux, car ce matin et cette après-midi, nous allons passer de longs moments sous terre. Le soleil nous réchauffera à la sortie. Direction, la citadelle de Bitche, toisant la ville depuis un plateau rocheux. Il y a 500 mètres de montée avant d'arriver à la première porte. Sur celle-ci, un blason montre un carré d'où sortent à la pointe sud un serpent, idem pour la pointe nord. Pourvu qu'il n'y en ait pas de vrais à l'intérieur de la citadelle. Mais à l'ANEG, on a peur de rien. Je ne vais pas faire en détail l'historique de cette forteresse, à l'histoire tumultueuse, mais qui n'a jamais été conquise. Le résumé sera déjà assez conséquent pour ce modeste récit de voyage. Ce lieu fortifié existe depuis le XIIe siècle, avec plusieurs propriétaires. Pendant la Guerre de Trente ans, le duc de Lorraine étant du côté des protestants, la région est dévastée par les troupes étrangères (dont celles suédoises alliées des français) et les mercenaires. Cette période fut terrible pour la population.

La "CITADELLE " de BITCHE.
Die "Zitadelle" von Bitche.


La cage à écureuil permettant de remonter l'eau.
Der Eichhörnchenkäfig, um das Wasser heraufzubringen.

La margelle du puit.
Der Randstein des Brunnens.

Le seau en bois servant à remonter l'eau.
Der Holzeimer, mit dem das Wasser heraufgeholt wurde.

Grand plan-relief de la Citadelle de Bitche (1794).
Großes Modell der Zitadelle von Bitche (1794).

© Photos (11) : J. Sauval-Schmutzler - 21/06/2019

Après la chute de la forteresse, Richelieu fait démolir les fortifications en 1635-1636. Elle est reconstruite par Vauban et presque achevée en 1687. Elle est démantelée après le traité de Ryswich en 1697. Quatre ans après, en 1701, les français reviennent puis repartent en 1714. Louis XV fait reconstruire le lieu, avec l'ingénieur Cormontaigne. Les travaux sont terminés en 1745. En 1744, les autrichiens avaient menacé la citadelle, mais ne purent l'envahir, des inondations volontairement provoquées les empêchant de s'approcher de la porte d'entrée. En novembre 1793, le duc de Brunswick (le perdant de Valmy) attaque la citadelle, grâce à des trahisons dans la place. Mais les prussiens buttent sur la dernière porte en chêne de vingt centimètres d'épaisseur. L'effet de surprise est fini. Les prussiens se rendent, avec de grandes pertes humaines. En 1870, les prussiens assiègent à nouveau le lieu fortifié. Le chef de bataillon Teyssier, un meneur d'hommes, résiste pendant 230 jours, avec ses soldats déterminés, bien abrités dans les souterrains, malgré la faim. Découragé, le colonel bavarois lève le siège. Il pensait naïvement que la forteresse se rendrait au bout de cinq jours seulement. Mais Bitche deviendra allemande pour 47 ans, après la capitulation de Napoléon III en 1871. Fin 1918, Bitche est française, allemande en 1940, puis à nouveau française en 1945. Vous avez suivi le fil ? Vous ne vous êtes pas perdus dans ces revirements historiques continuels ? Reconnaissons que la lecture d'une bande dessinée de " Tintin et Milou " est plus facile. J'espère que l'histoire de vos familles est plus calme. En 1960, la mairie de Bitche rachète la citadelle pour en faire un site touristique. La dernière prise d'armes eut lieu en août 1967 pour une remise de fourragères aux nouvelles recrues, le service militaire étant encore obligatoire pour quelques années. La scénographie cinématographique est géniale, extraite du film « La forteresse assiégée », tournée sur le site même de Bitche. Chaque visiteur est équipé d'un casque pour le son. Les effets visuels et sonores sont réalistes, prenants. Mais je déconseillerais cette visite à des enfants trop sensibles. Après avoir parcouru les diverses salles dédiées à tout ce qui fait un casernement souterrain, où le bruit de la canonnade extérieure arrive plus ou moins feutré, mais à l'ambiance anxiogène, nous sortons enfin à l'extérieur, sur la terrasse. La chapelle, construite par Vauban, est le seul bâtiment restant de son époque, Elle abrite la maquette du grand plan-relief de la citadelle de Bitche, terminée en 1794. Sous la dalle, la citerne recueillant les eaux de pluie descend à neuf mètres de profondeur. Il y a aussi la boulangerie, avec ses deux fours souterrains fonctionnant en cas de siège, les bâtiments de ce qu'il reste des casernements. La poudrière aux murs solides est protégée par des voûtes d'un mètre d'épaisseur.

À partir de 1850, vu les progrès de l'artillerie offensive, seul le magasin souterrain était utilisé. Les latrines sont à l'extérieur, en plein vent, sous le parapet de la courtine, côté gare de Bitche. Les matières fécales se déversaient dans l'étang de la ville. Merci l'hygiène ! C'était donc la " parfumerie " de la citadelle. Les officiers, eux, avaient des latrines particulières dans une tour. Dans le musée, dont le thème est " Des hommes dans la guerre de 1870 " sont présentés des costumes militaires, des casques, des objets, des images d'archives, des récits de soldats. Le bilan total de la guerre de 1870 est de 140 000 tués côté allemand et 280 000 tués côté français (le double!). La guerre n'est jamais glorieuse. Ceux qui le prétendent sont de grands menteurs. Je vous invite à relire le poème d'Arthur Ribaud " Le dormeur du Val ", écrit en octobre 1870. Voilà une visite qui ne peut laisser indifférent. Malheureusement, certains de nos amis anégiens n'ont pu faire cette descente dans les entrailles de la fureur humaine, à cause de problèmes de mobilité. Il n'y avait pas d'ascenseurs à l'époque dans ces lieux-là, puisque les occupants étaient censés être de solides gaillards. Je suis toujours étonné de voir comment les anciens résistaient physiquement dans leurs maisons d'habitations, ou dans les châteaux-forts, où il y avait partout des escaliers, parfois étroits et raides, sans compter les ruelles abruptes, les cheminements dignes d'une montagne. Il est vrai que l'on marchait beaucoup à l'époque, que l'on ne prenait pas sa voiture pour aller au boulanger situé à 500 mètres. Nos anciens avaient l'entraînement sportif quotidien, par la force des choses. C'est comme pour Milou, le chien de Tintin, ils trottaient tout le temps. Après un réconfortant et joyeux repas au VVF, nous repartons à la découverte de l' histoire locale de cette contrée. Cette après-midi, nous toucherons aussi à l'histoire nationale, puisque nous allons visiter un des sites conservés et mis en valeur de la Ligne Maginot : le fort de Simserhof, à 4 km. de Bitche.

Le Fort de SIMSERHOF,
ouvrage d'artillerie conçu et réalisé comme tel.
Région fortifiée de la Lauter.

Die Festung SIMSERHOF,
ein Artilleriegebäude, das als solches entworfen und gebaut wurde.
Befestigtes Gebiet der Lauter.


Entrée du Fort.
Eingang der Festung.

Char radio Renault Ft17, utilisé pour l'observation.
Zur Beobachtung verwendeter Radiopanzer Renault Ft17.

Tourelle de char renault Ft17, utilisé pour le tir.
Panzertürmchen Renault zum Schießen.

Chaudière.
Heizkessel.

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Salle de répartition de l'électricité.
Stromverteilungsraum.

Douches.
Duschen.

Lavabos.
Waschbecken.

Toilettes.
Toilette.

Tunnel de communication.
Verbindungstunnel.

Une des motrices de tramway électrique roulant dans les tunnels.
Einer der Elektromotor von Tram, die in den Tunneln fahren.

Tunnel de communication.
Verbindungstunnel.

Sous la Croix-Rouge, à droite, entrée des salles de soins.
Unter dem Roten Kreuz, rechts, Eingang zu den Behandlungsräumen.

Cabinet médical.
Arztpraxis.

Salle d'accouchement... et oui, il y avait aussi des femme !
Entbindungsraum... und ja, da waren auch Frauen.

Cabinet dentaire.
Zahnartpraxis.

Une des chambre des malades.
Eines der Krankenzimmer.

Une des chambres classiques.
Eines der normalen Zimmer.

Cuisine des officiers.
Küche der Offiziere.

Cuisine.
Küche.

Cuisine.
Küche.

Boucherie.
Metzgerei.

Réserve des aliments.
Lebensmittelreserve.

De gauche à droite :
petit four, chauffe-eau, percolateur.
Von links nach rechts: kleiner Ofen, Boiler, Perkolator.

© Photos (26) : J. Sauval-Schmutzler - 21/06/2019

C'est Paul Painlevé, Président du Conseil en 1925 qui a initié le projet de ligne Maginot. Mais André Maginot, ministre de la guerre était plus populaire. À lui, revint la lourde tâche de créer une ligne défensive, faites de fortifications reliées entre elles, sur le flanc frontalier Est de la France. La ligne Maginot, pendant de la ligne allemande Siegfried, fut réalisée entre 1928 et 1940. Était-elle infranchissable ? Oui. L'état-major allemand, qui n'était pas plus bête que les autres, fit contourner avec ses divisions blindées la ligne Maginot par le nord, en passant par le Luxembourg, la Belgique et la Hollande, puis attaqua dans le dos la ligne fortifiée.
La ligne Maginot était un " Hôtel trois étoiles " pour les soldats, disposant des aménagements bien conçus, d'un armement performant et des avancées technologiques les plus récents pour le confort des hommes qui allaient vivre sous terre de longs mois. Le professeur Tournesol a dû inventer quelques innovations pour le site que nous allons visiter.

À la descente du car, avant de traverser à pied un petit bois et de descendre vers le fort de Simderhof, nous voyons sur le plateau un immeuble ruiné, dit le " Camp de sûreté ", à Legeret, où logeaient les officiers.
Le fort fut construit sur six années, de 1929 à 1935. Il fut opérationnel dès 1936. Au cours de la valeur de l'euro actuel, il aurait coûté 850 millions (120 millions à l'époque) et nécessita 175 000 m3 de terrassements et 44 700 m3 de béton armé. L'ouvrage s'étend sur cinquante hectares et compte 4,900 kms de galeries souterraines profondes de 30 mètres. Pendant la période de paix, ce fut le 153ème Régiment d'Infanterie qui occupa les lieux. Puis le Génie en 1938 compléta la troupe. Dès le 21 août 1939, il y avait 876 soldats. Le fort fut livré aux allemands le 30 juin 1940. En stock de munitions, il restait environ vingt jours de combats possibles pour les français. Les américains libérèrent le site le 16 mars 1945. Après 1964, le fort du Simsserhof fut conservé comme musée-conservatoire de la ligne Maginot. Je ne vais pas vous lasser en décrivant l'armement. J'en serais incapable et des sites internet le feront mieux que moi. C'est le quatrième fort le plus important de toute la ligne Maginot, le deuxième par sa capacité de tir. Par exemple, la tourelle de 75 mm du bloc 8, la plus puissante, pouvait tirer 80 obus en trois minutes sur une surface de 100 mètres sur cent-vingt, dans un rayon de douze kilomètres. Il y avait huit blocs de tourelle de 75 mm du bloc 8, la plus puissante, pouvait tirer 80 obus en trois minutes sur une surface de 100 mètres sur 120, dans un rayon de 12 kms. Il y avait 8 blocs de combat, répartis sur trois demi-ouvrages (blocs 1, 2 et 5 à l'ouest, blocs 7 et 8 au centre, blocs 3, 4, et 6 à l'est). Nous faisons le tour des blocs de combats et des magasins de munitions et artifices (grenades, fusées) dans un petit train électrique. N'étant pas habitués à ce genre de patrimoine guerrier, la visite nous semble un peu surréaliste. Nous avons l'impression que tout est encore prêt pour déclencher un déluge d'artillerie et je ne suis pas sûr que tout le monde soit rassuré.

Après avoir regagné l'air libre et le soleil accablant, nous remontons à pied la colline pour accéder à la partie usine et casernements par le haut de la construction bétonnée. Il n'y a pas eu de véhicule prévu pour prendre en charge les personnes fatiguées ou ayant des difficultés à marcher. Et nous manifestons quelques signes d'agacement. Surtout que nous allons descendre 149 marches pour accéder au niveau le plus bas du deuxième ouvrage, à 30 mètres de profondeur. Six mètres plus bas encore, passent les égouts, mais nous ne les visiterons pas. De longs couloirs desservent différentes salles des machines, ateliers, chambrées, services divers. Nous sommes stupéfaits par l'organisation des espaces qui ont été conçus pour un maximum de confort et d'efficacité, bien que nous ne soyons pas dans hôtel pour vacanciers. Qu'allons-nous trouver dans ces lieux ? Une usine de production d'électricité, avec quatre groupes électrogènes, un groupe de ventilation, (avec filtration de l'air éventuellement gazé venant du dehors) comprenant 48 appareils, des ateliers de réparation composent la partie industrielle. Pour la partie concernant la vie quotidienne d'un soldat, on trouve six chambrées (assez exiguës), avec 180 lits superposés, des lavabos (un pour douze hommes et assez hauts pour que les soldats ne puissent uriner dedans), des latrines, une cuisine pour officiers et deux pour les hommes de troupe, équipées du meilleur matériel, de réfectoires, s'ajoutent à cette liste. Dans le foyer-bar, le canonnier Romain Simon a réalisé de charmantes fresques sur le thème de Blanche-Neige. Des magasins de vivres, un central téléphonique pour 160 abonnés intérieurs et extérieurs, des bureaux, un poste de police, des réserves d'eau potable pour quinze jours, une infirmerie, une salle d'opérations chirurgicales, un cabinet dentaire, complètent cet inventaire. Il y a même une prison disciplinaire. Et nous avons la chance de remonter par un monte-charge pour retrouver le calme bucolique de la forêt. Dehors, existait une baraque cinéma. Dans les bois autour, il y a des restes de barbelés, de mines, d'objets tranchants, destinés à ralentir tout assaut d'une infanterie ennemie, la mettant sous le feu des mitrailleuses. Des rails verticaux, fichés profondément en terre, doivent empêcher toute progression de véhicules ou blindés ennemis. Je ne peux m'empêcher, en remontant dans le car, de penser que les hommes enrôlés sous les drapeaux et qui avaient vingt ans en 1940, seraient presque centenaires maintenant. Il ne doit donc plus rester beaucoup de vivants. Mémoires vivantes d'une première partie du XXe siècle faite de guerres, de crimes à grande échelle, de souffrances, de tragédies dans les familles, ont-ils pu convaincre après les jeunes générations des bienfaits de la paix durable ? Je ne serais pas affirmatif.

Au repas du soir, nous profitons des derniers instants passés ensemble pour recueillir les dernières anecdotes, les dernières manifestations d'amitié. " À l'an prochain à Jérusalem ! " dit-on. Pour nous, ce sera à Rouen. Je prendrais en 2020 moins de notes, car je connais la ville comme le fond de ma poche, peut-être même mieux encore. Je pourrai ainsi consacrer plus de temps à chacun de vous tous qui seraient présents.
Le soir, l'établissement voisin du VVF a organisé la fête de la musique. Il y a l'Harmonie de Bitche, des chanteurs, des danseurs. L'ambiance est formidable dans ce cadre si beau. Vive la fête, vive la musique, vive la vie. Si la Castafiore était là, je l'inviterais à danser. Ou alors, elle se mettrait à chanter et les grenouilles voisines, dans l'étang, se prendraient pour des rossignols en lui donnant la réplique.


Samedi 22 juin 2019

Nous voilà arrivés à l'instant que je redoute toujours. Le séjour se termine, c'est l'heure de mettre les valises dans les voitures. Les embrassades sont plus soutenues encore au moment de se quitter. Je n'ai pas la larme à l'oeil, mais je sais que je suis ému. Ce séjour à Bitche m'a ravi. Je vous ai revus, j'ai fait de bucoliques petites ballades autour du VVF, visité des sites historiques qui m'ont fort intéressé et où j'ai collecté beaucoup d'informations, découvert ces parties de la Lorraine et de l'Alsace qui me donnent l'envie de revenir. Reverrais-je le capitaine Haddock, le journaliste Tintin, le courageux Milou ? Seule mon imagination possède la réponse. Nous allons retrouver notre vie quotidienne, avec ses petites joies, mais aussi ses soucis et ses problèmes de toutes sortes. Votre fréquentation, même épisodique, est pour moi une récréation, un apaisement. Bon retour, bonne route, mes chères sœurs, mes chers frères. On croirait un prêche à l'église, mais je vous assure que je suis sincère.
Un grand merci à Jean-Paul pour l'organisation de cette très agréable A.G.

Récit finalisé le 29 février 2020
depuis le château de Moulinsard



Dominique SAMSON




NOCH IM OSTEN, SUCHT DER ANEG NACH SCHÃTZEN.

In den Abenteuern von Tim und Struppi wandte sich Professor Bienlein mit dem Pendel in der Hand an Kapitän Hadock, der auf der Suche nach dem Schatz von Rackham dem Roten war, und antwortete ihm jedes Mal: "Immer in den Westen!". Aber bei der Abhaltung mehrerer ANEG-Generalversammlungen haben wir das Gegenteil getan. Machen Sie sich auf den Weg nach Osten, um einige Schätze zu finden, diese der Freundschaft, des Wiedersehens, der Entdeckung einer schönen Region. Es war der Fall für Straßburg-Illkirch-Graffenstaden 2007, Wart-Altensteig, im Schwarzwald 2010, Saarbrücken 2015, Obernai 2017, Brodenbach 2018 und jetzt Bitche (Mosel) 2019. Und was ist mit dem Osten? Es ist die Heimat unserer biologischen Väter. Es gibt eine magnetische Wirkung, eine Anziehungskraft, wenn wir unsere Augen auf den Osten Frankreichs und seinen großen Nachbarn Deutschland richten.



DIENSTAG, den 18. JUNI 2019

Genug geredet, fahren wir! Nachdem er viele Kilometer verschluckt hat, folgt er nicht dem Pendel von Professor Bienlien, sondern dem vom Fahrer genau beobachteten GPS, und kommt auf dem Vogesenmassiv an. Schließlich kommen wir an einen auf den ersten Blick bukolischen Ort: die VVF von Bitche, die vom Hasselfurter Teich begrenzt wird. Ich habe das instinktive Gefühl, dass ich hier ein paar angenehme Tage verbringen werde. Ich freue mich über die Freude über die Begegnung mit den ersten Ankömmlingen, die die Entdeckung des Raumes, das Öffnen der Koffer, die ersten Sichtungen des Ortes mitteilen. Jedes Mal sind die gleichen Fragen, die gleichen Überraschungen, die gleichen Freuden. Am Abend erwartet uns ein Diavortrag über die Geschichte Lothringens und die Zitadelle von Bitche sowie einige der emblematischen und touristischen Sehenswürdigkeiten der Region, der von Frau Laurence Weens gehalten wird: "Laurence!", fragt sie einfach, Direktorin des VVF. Ich kann sagen, dass sie sich für die lokale Geschichte der Region, in der sie arbeitet, begeistert und ich verstehe sie. Die Geschichte von Lothringen ist sehr reich an Ereignissen und Charakteren. Man bräuchte ein Buch, das so groß wie eine Bibel ist, um alles zu erzählen. Und es würde mehrere Monate dauern, um das gesamte reiche Erbe des Departements Moselle zu entdecken.
Bevor es dunkel wird, werde ich einen kleinen Spaziergang in der Nähe der Schilfbeete machen, die den Teich baden. Und dort erwartet mich ein außergewöhnliches und ohrenbetäubendes Konzert. Kröten und Frösche proben für das bevorstehende Musikfestival. Oder die Lurche halten auch eine Generalversammlung ab. Croa-croa", "niet-niet", wollen Sie welche, hier sind sie! Aber wie viele Lurches Phrasendrescher gibt es? Ein Schauspiel des geschützten Naturlebens, nächtlich und sonor, das in der Stadt unbekannt ist, freut mich sehr. Heute Nacht werde ich süße Träume haben! Gute Nacht.

MITTWOCH, den 19. JUNI 2019

Professor Bienlein ist noch nicht aufgestanden. Um 6:30 Uhr spaziere ich am Eingang des Waldes um den Teich herum. Ein Schild sagt mir, dass ich eine halbe Stunde brauche, um mich zu bewegen. Also beschließe ich, die Route zu erweitern. Nach dem Teich gibt es ein kleines Torfmoor. Im weiteren Verlauf beobachte ich den Standort einer Holzkohlefabrik. Entlang des Weges sind mit einer Kettensäge, in Holz, Pilze und ein Eichhörnchen geschnitzt. Das ist alles sehr interessant. In dieser Stunde herrscht eine große Stille, es ist ein Moment des Friedens, der Gnade. Auf dem Rückweg komme ich an zwei Morgenspaziergängern vorbei, einer mit einem Metalldetektor und einer kleinen Schaufel. Würde der Schatz von Rackham dem Roten in diesem Wald vergraben werden?

Die Frühstückszeit ist auch ein großer Moment der Geselligkeit. Ich genieße jede Minute, die vergeht. Am Ende des Vormittags wird es mit einer ersten Vorstandssitzung noch fleißiger sein. Aber die Vertraulichkeit verpflichtet, ich werde Ihnen nichts über ihren Inhalt erzählen.
Der Höhepunkt des Jahres wird am Nachmittag mit unserer Jahreshauptversammlung sein, über die unabhängig berichtet wird. Erst um 18:30 Uhr treffen wir uns zum Freundschaftsgetränk. Es muss sehr warm gewesen sein, denn am Abend gab es wegen der hohen Temperatur, die unsere freundliche Agape freisetzte, Gewitterblitze. Oder aber es war der Blitz der Rakete für die Mission "Ziel Mond" (benannt nach Hergés Comic-Strip von 1953). Im VVF-Restaurant geht die Suppe für Gäste, die zusätzlich zum Essen eine Suppe wünschen, auf Kosten des Hauses. Für diese Art von Aufmerksamkeit werden wir nicht in die Suppe spucken. Ich beobachte, ohne etwas von meinen Gedanken preiszugeben, die Tische. Während des gesamten Aufenthaltes bleiben einige zusammen, ohne sich an den Tischen oder in den Gruppen zu verändern, wahrscheinlich aufgrund von Affinitäten, was verständlich ist, oder aus Schüchternheit. Andere werden das Spiel spielen und nie bei den gleichen Leuten landen, wodurch sie alle Anwesenden besser kennen lernen können. In der Nacht, auf dem Teich, sind Kröten und Frösche etwas weniger gesprächig. Dies wird nicht nur bei den Mädchen von Aneg der Fall sein, denen man nachsagt, dass sie gesprächig sind, sondern auch bei den Männern von Aneg, die in dieser Hinsicht keine Schwächen haben.
Heute Nacht werde ich davon träumen, dass wir auf dem Mond spazieren gehen (Tim Album, das 1954 veröffentlicht wurde).

DONNERSTAG, den 20. JUNI 2019

Der Tag verspricht, reich an Entdeckungen zu werden. Das reicht mir. Das gilt auch für Captain Hadock. Er zündet seine Pfeife mit Freude an. Aber man sagt, ich sei der einzige, der ihn gesehen hat!
Was ich auch gesehen habe, ist, dass ein paar Meter von der VVF entfernt eine Bronzetafel auf einem Felsen steht. Es ist ein Denkmal für eine Person, die mehrmals in Bitche lebte, ein Humanist seines Staates. Ich gebe Ihnen den Inhalt:

1912 Jean GOSS 1991
"Wahrheit statt Lüge.
Selbstaufopferung statt Gewalt
Liebe statt Hass"

Ich stimme mit diesen Regeln völlig überein.

Um 8:50 Uhr machten wir uns auf den Weg in das Land der Glasfabriken, in eine Landschaft aus Buchen- und Tannenwäldern. Um Glas herzustellen, braucht man viel Holz oder Holzkohle. Damals kam das sibirische Gas noch nicht per Pipeline an. Hier wurden gläserne Weihnachtskugeln hergestellt, zum Beispiel in der Glashütte Meisenstal. In der Vergangenheit wurden runde Früchte verwendet. Apropos Obst, wir sind auch im Land der Mirabellen, einer in Lothringen einzigartigen Frucht. Diese Frucht wurde aus einer Legende geboren. Eine schöne Prinzessin lebte in einem Schloss in Lothringen. Ihr Name war "MIRA". Da sie auch sehr gut war, begrüßte sie eines Tages eine Dame, die sie um Gastfreundschaft bat. Was sie nicht wusste, war, dass sie eigentlich eine Fee war. Zum Dank hängte die Fee mit ihrem Zauberstab kleine goldene Kugeln an die Ãste der umliegenden Bäume, die sehr schön waren und sich auch als sehr gut zu essen erwiesen. Die Fee verfügte, dass diese Bälle Mirabellen genannt werden sollten. Diesen hätte Anna/belle oder Isa/belle passieren können. Aber diese Kugeln waren nicht aus Kristall, es waren sieben, wie Hergé 1948 in einem Abenteuer von Tim und Struppi dachte.

In einem Dorf, an einer Kreuzung, stellt eine geschnitzte Holzgruppe zwei Glasbläser dar. Dann kommen wir in Wingen-sur-Moder an. Wir gehen vor dem Stein der zwölf Apostel vorbei, einem ehemaligen Hinkelstein, der Ende des 18. Jahrhunderts in Ausführung eines Wunsches geschnitzt wurde. Weiter unten ist die Wigen-Säule eine alte Straßenmarkierung. Schließlich erreichen wir das herrliche, erhabene Museum von Lalique. Gegenüber dem Museum wurde die Burg Hochberg in den Jahren 1863 bis 1866 von der Familie Teutsch erbaut, die von 1715 bis 1868 eine Glasmachertätigkeit ausübte. Es ist heute ein Vier-Sterne-Hotel und ein renommiertes Restaurant.
René Lalique (1860-1945) gründete 1921 an diesem Standort eine Glasfabrik. Das 2011 eröffnete Museum wurde von dem berühmten Architekten Wilmotte entworfen. René Lalique, ein brillanter Schöpfer, war zuerst der "Erfinder des modernen Schmucks", während zwei prächtigen Perioden für die dekorative Kunst, Jugendstil und Art Deco. Er war damals ein großer Glasmachermeister. In diesem Museum werden mehr als 650 außergewöhnliche Stücke ausgestellt. Wir halten den Atem an, denn alles ist so herrlich, dass wir in einem Getümmel von "Ho" und "Ha!" waren. Die Produktion von René Lalique und seinen Nachfolgern ist vielfältig. Bei Schmuckstücken sind Armbänder, Kämme, Miederverzierungen, Broschen usw., natürlich in Glas. Bei den Objekten ist es derjenige, der am schönsten sein wird : Karaffen, Vasen, Flaschen, Becher, Trinkgläser, Teller, Champagner-Rührer, Lampen, Nachtlichter, Uhren, monumentale Kronleuchter, Fischbrunnen, Kugeln, Statuetten von Frauen oder Tieren, Kruzifixe, geformte Glastüren, Kühlerdeckel von Autos. In dieser Liste "à la Prévert" musste ich Dinge vergessen, die ich zu Hause nie haben werde, obwohl ich ein Sammler bin. Ja, ich habe etwas vergessen. Es war nicht Lalique, die "die Juwelen der Castafiore" schuf (Hergé, 1963).

Zurück im Bus fahren wir an Ingwiller auf dem Fluss Moder vorbei. Am Eingang des Friedhofs befinden sich hebräische Buchstaben, ein Zeichen für eine jüdische Gemeinde in diesem Dorf, in dem auch eine Synagoge gebaut wurde. In den Dörfern gibt es oft zwei nahe gelegene Kirchen, die alte für Protestanten und die neuere für Katholiken. Die Religionszugehörigkeit änderte sich im 19. Jahrhundert mit der wachsenden Demographie, so unser junger und leidenschaftlicher Führer, der uns begleitet. In Ingwiller gründete die Familie De Dietrich, eine große elsässische Industriellenfamilie, eine Fabrik und besitzt noch immer 50 % des Kapitals.
Wir fahren weiter nach Reichshoffen. Am Kreisverkehr gibt es einen schönen freiliegenden Fallhammer. Es gibt eine sehr lange Fabrik im Dorf. Es ist die alte Fabrik De Dietrich. Im Schloss der Stadt wurde der Sitz des "Vereins zur Erhaltung und Aufwertung des Gedächtnisses des industriellen Erbes der Familie De Dietrich" (Archive und Objekte) eingerichtet. Die Fabrik gehört jetzt zum Alsthom-Konzern. Hier werden die TGV- und U-Bahn-Wagen hergestellt.
Aber Reichshoffen ist am besten bekannt für eine dramatische Episode des Krieges von 1870, die sich tatsächlich in Morsbronn-les-Bains abspielte. Am 6. August 1870 wurden angesichts der 3. preußischen Armee, die aus mindestens etwa 100 000 Soldaten bestand, mindestens 43.000 französische Soldaten zusammengezogen. Der heroische, verzweifelte, surrealistische Angriff der Kürassiere war ein Selbstmord. Als Ergebnis dieser Schlacht gab es für die Preußen 10 600 Tote und Verwundete (einer von neun Soldaten). In der Armee Napoleons III. gab es etwa 11 000 Tote und Verwundete (jeder vierte Soldat) und 6 000 bis 9 000 Gefangene. Aber man muss bei diesen Zahlen vorsichtig bleiben, denn variieren die Zahlen je nach Quelle. Ich hasse Krieg, egal auf welcher Seite!

All diese Emotionen, die historischen und ästhetischen, haben unseren Verstand, aber nicht unseren Magen genährt. Deshalb ist es uns eine große Freude, zu dem Restaurant "Keimberg" in Cleebourg, einem sehr schönen, typisch elsässischen Dorf, zu gehen. Wir sind in einem schönen Raum untergebracht, dessen Wände mit großen Fässern und Fresken mit Bezug zur Rebe dekoriert sind. Welch ein Genuss, dieses lokale Gericht mit dem Namen "Baeckaeoffe" (Rindfleisch und Gemüse) und welch ein Genuss dieser Weißwein, der in der Gemeinde produziert wird und den Namen "Pinot auxerrois Cleebourg" trägt.

Ist das Leben unter diesen Bedingungen nicht schön? Die Terrinen sind aus grauem Steingut aus Betschorf (einem bekannten Töpferdorf) mit blauer Verzierung hergestellt. Zu Hause, in Rouen, gibt es auf einer lokalen Kurier-Website einen Abschnitt: "Sie wissen, dass Sie aus Rouen und den Agglo...".
Ich sage: Ich weiß vielleicht nicht, wo ich bin, aber ich finde es schnell heraus, wenn ich mich nur umschaue. Ja, wir sind im Elsass, in seiner typischsten und schönsten Form. Aber wir müssen unsere Wanderstöcke zurücknehmen. Und zum Verdauen gibt es nichts Besseres, als nach Wissembourg an der deutsch-französischen Grenze zu fahren.

Wissembourg ist ein sehr interessantes Städtchen, umgeben von einer Stadtmauer, die dank einer speziell angelegten Promenade begehbar ist. Rosa Sandstein ist das Hauptbaumaterial für Häuser und Verwaltungsgebäude. Die großen Dächer werden durch mehrstöckige Dachlücken erhellt. Im Mittelalter florierte es dank des Handels mit Wein, Tuch und Kastanien. In Wissembourg gibt es eine jüdische Straße. Einer von ihnen war es, der dem von 1719 bis 1725 im Exil in Wissembourg lebenden Stanislas Leszczinski, dem abgesetzten König von Polen, half, seine Tochter Marie mit Ludwig XV. zu verheiraten. All dies, um auch zu sagen, wie glücklich die Zeiten in der Geschichte sind, in denen Gemeinschaften verschiedener Glaubensrichtungen in Frieden leben. Aber wenn die Menschen in Frieden leben, langweilen sie sich. Leider ist dies mein pessimistisches Fazit, wenn ich mein Alter erreicht habe.
Als Wissembourg nach dem Krieg von 1870 wieder deutsch wurde, wurde in dieser Stadt von Februar 1872 bis November 1886 der Unterpräfekt Joseph von Sticchaner (1838-1889) ernannt. Er setzte den antideutschen Demonstrationen ein Ende, nicht durch heftige Repression, sondern durch die Förderung von Bildung und Wirtschaft der Region. Er war ein politischer, strategischer und intelligenter Beamter. Er muss von der Stadtverwaltung geschätzt worden sein, da er ein eigenes Denkmal in der Stadt besitzt.
Wir nehmen den kleinen Zug, um die Stadt für kurze Zeit zu besichtigen, dann fährt er zu unserer großen Überraschung aufs Land. Tatsächlich ging es nach Schweigen-Rechtenbach, einem Dorf von Weinbauern, auf deutschem Gebiet. Wir fahren durch das schöne Stadttor, mit einer luftigen Holzgalerie zwischen zwei Türmen, und halten vor einer "Vinothek", wo wir zwanzig Minuten Zeit haben, um dieses Kaufhaus, das Bacchus gewidmet ist, zu besuchen. Es riecht nach einem kommerziellen Betrieb für Touristen. Aber für Kenner werden wir die Entdeckung der lokalen Produktion bereuen: Cabernet-Sauvignon, Riesling, Gewürztraminer, Sauvignon Blanc, Silvaner, Unerhoert, ich könnte noch viel weiter gehen, und einige der berauschendsten. Das wahre Bedauern auf dem Weg nach unten besteht darin, dass wir nicht die Zeit haben werden, ein paar Schritte in der Stadt Wissembourg zu machen. Aber die Zeit war knapp für den Fahrer. Und die Straßen zurück nach Bitche sind alles andere als Autobahnen. Abschied von der Kirche Saint-Pierre und Saint-Paul, der größten im Elsass nach der Straßburger Kirche, die im 13. Jahrhundert erbaut wurde. Nicht zu sehen sind das Haus des Deutschen Ordens von 1606, die Zehntscheune des Klosters, das Haus des Salzes von 1450, das gotische Haus, der Holzapfel, ein ehemaliges Posthaus von 1793 bis 1854, und das Haus von Vogelsberger von 1540 mit Renaissance-Portal und gemaltem Wappen. Wir werden keine Zeit haben, im Fremdenverkehrsamt in der Nähe des Rathauses, das von 1741 bis 1752 gebaut wurde, eine touristische Publikation zu kaufen, als der Bus nur wenige Dutzend Meter entfernt war. Es gibt nur ein Mittel dagegen: die nächsten Ferien in Wissembourg planen. Ich werde eine gute Flasche entkorken, um mich zu trösten!

Auf dem Rückweg kommen wir bei Jaegerthel, nördlich von Niederbronn, an der D 53 an der ersten Schmiede De Dietrich vorbei, die 1890 stillgelegt wurde und heute in Ruinen liegt. In der Gegend und auf den Höhen sehen wir viele Burgen, mehr oder weniger in Ruinen. Wir befinden uns nicht nur in einer Grenzregion zwischen Frankreich und Deutschland, zwischen Lothringen und den Nachbarprovinzen. Ich vermute auch, dass sich die lokalen Herren wegen lokaler Gebietsfragen gegenseitig misstrauen. Zehn Kilometer von Bitche entfernt kommen wir durch ein grünes Tal, in dem sich die Zisterzienserabtei Sturzellbronn befindet, in der das große Tor und der alte Pranger erhalten geblieben sind. Die Statue des heiligen Bernhard am Straßenrand wacht über mögliche Besucher.
Welche mentalen oder fotografischen Bilder können wir in den gemütlichen VVF von Bitche zurückbringen? Mein Notizbuch wird dick und ganz schwarz mit Kritzeleien. Seit ich die Aktivitäten der ANEG verfolge, habe ich das Gefühl, Frankreich besser zu kennen. Morgen werden wir weniger weit fahren, aber das angekündigte Programm verspricht, so sportlich wie die Besteigung des Sonnentempels (Hergé, 1949), mit Tim und Struppi hinter sich, fortgesetzt zu werden. Ich nehme mir die Zeit, vor dem Mittagessen und zweifellos nicht müde genug, um zu sehen, was von dem alten, kleinen, verlassenen Bahnhof, einige hundert Meter vom VVF entfernt, übrig geblieben ist. Mir ist klar, dass sie besetzt ist, und ich gehe diskret weg. Wenn ich ein Stück in den Wald gehe, habe ich das Gefühl, dass ich beobachtet werde. Ich drehe mich vorsichtig um und sehe eine stehende Hirschkuh auf dem Weg, nicht weit entfernt. Wir beide sehen uns unbewegt an, ich mit Sympathie, sie mit Neugier. Nach ein paar langen Minuten, wenn ich meinen Arm bewege, flieht sie in das Geheimnis des tiefen Waldes. Eine bukolische und charmante Begegnung, wie ich sie mag. Jetzt schnell ins Restaurant. Es gibt dort auch Hirschkühe. Die Nacht wird trotzdem schön sein!

FREITAG, den 21. JUNI 2019

Es ist ein schöner Tag. Gut, denn heute werden wir viel Zeit im Untergrund verbringen. Die Sonne wird uns wärmen, wenn wir rauskommen. Richtung, die Zitadelle von Bitche, die die Stadt von einem felsigen Plateau überblickt. Es gibt einen 500 Meter langen Anstieg, bevor das erste Tor erreicht wird. Auf diesem zeigt ein Wappen ein Quadrat, aus dem an der Südspitze eine Schlange hervortritt, dasselbe gilt für die Nordspitze. Hoffen wir, dass es in der Zitadelle keine echten gibt. Aber bei der ANEG haben wir vor nichts Angst. Ich werde nicht im Detail auf die Geschichte dieser Festung eingehen, die eine stürmische Geschichte hat, aber nie erobert wurde. Die Zusammenfassung wird bereits substanziell genug für diese bescheidene Reisegeschichte sein. Dieser befestigte Ort existiert seit dem 12. Jahrhundert, mit mehreren Besitzern. Während des Dreißigjährigen Krieges, in dem der Herzog von Lothringen auf der Seite der Protestanten stand, wurde die Region von ausländischen Truppen (einschließlich der mit den Franzosen verbündeten schwedischen Truppen) und Söldnern verwüstet. Diese Zeit war schrecklich für die Bevölkerung.

Nach dem Fall der Festung ließ Richelieu 1635-1636 die Befestigungsanlagen abreißen. Sie wurde von Vauban wieder aufgebaut und 1687 fast fertig gestellt. Sie wurde nach dem Vertrag von Ryswich 1697 abgebaut. Vier Jahre später,1701, kamen die Franzosen zurück und verließen 1714 wieder das Land. Ludwig XV. ließ den Ort mit dem Ingenieur Cormontaigne neu aufbauen. Die Arbeit wurde 1745 abgeschlossen. Im Jahr 1744 hatten die Österreicher die Zitadelle bedroht, konnten aber nicht eindringen, da sie durch Überschwemmungen absichtlich daran gehindert wurden, sich dem Eingangstor zu nähern. Im November 1793 griff der Herzog von Braunschweig (der Verlierer von Valmy) die Zitadelle mit Verrat auf dem Platz an. Doch die Preußen stießen auf das letzte Tor aus Eiche, das 20 Zentimeter dick war. Der Überraschungseffekt ist vorbei. Die Preußen kapitulieren, mit großen Verlusten an Menschenleben. Im Jahr 1870 belagerten die Preußen die Festung erneut. Der Bataillonskommandeur Teyssier, ein Anführer von Männern, leistete mit seinen entschlossenen Soldaten 230 Tage lang trotz des Hungers gut geschützt im Untergrund Widerstand. Entmutigt hebt der bayerische Oberst die Belagerung auf. Er dachte naiverweise, dass die Festung bereits nach fünf Tagen kapitulieren würde. Aber Bitche wird 48 Jahre lang deutsch werden, nachdem Napoleon III. 1871 kapituliert hatte. Ende 1918 war Bitche französisch, 1940 deutsch, dann 1945 wieder französisch. Haben Sie den Faden verfolgt? Haben Sie sich nicht in diesen fortwährenden historischen Umkehrungen verirrt? Geben wir zu, dass es leichter ist, einen Comic von "Tim und Struppi" zu lesen. Ich hoffe, Ihre Familiengeschichte ist ruhiger. Im Jahr 1960 kaufte das Rathaus von Bitche die Zitadelle, um sie zu einem Touristenort zu machen. Die letzte Bewaffnung fand im August 1967 zur Übergabe von Futter an die neuen Rekruten statt, wobei der Militärdienst noch einige Jahre lang obligatorisch war. Die kinematographische Szenographie ist brillant, sie stammt aus dem Film "Die belagerte Festung", der auf dem Gelände von Bitche gedreht wurde. Jeder Besucher ist mit Kopfhörern für den Ton ausgestattet. Die Bild- und Toneffekte sind realistisch und fesselnd. Aber ich würde diesen Besuch nicht allzu empfindlichen Kindern empfehlen. Nachdem wir durch die verschiedenen Räume gegangen sind, die all dem gewidmet sind, was eine unterirdische Kaserne ausmacht, in der der Lärm der Außenkanonen mehr oder weniger gedämpft, aber mit einer angstauslösenden Atmosphäre ankommt, gehen wir schließlich auf die Terrasse hinaus. Die von Vauban errichtete Kapelle ist das einzige erhaltene Gebäude seiner Zeit und beherbergt das Modell des großen Reliefplans der Zitadelle von Bitche, das 1794 fertiggestellt wurde. Unter der Platte geht die Zisterne, die das Regenwasser sammelt, bis in eine Tiefe von neun Metern hinab. Dort befindet sich auch die Bäckerei mit ihren zwei unterirdischen Öfen, die im Falle einer Belagerung in Betrieb sind, sowie die Gebäude, die von den Überresten der Kaserne übrig geblieben sind. Das Pulvermagazin mit massiven Wänden wird durch ein einen Meter dickes Gewölbe geschützt.

Ab 1850 wurde aufgrund des Fortschritts der offensiven Artillerie nur noch das Untergrundmagazin verwendet. Die Latrinen sind draußen, bei vollem Wind, auf der Seite des Bahnhofs Bitche. Die Fäkalien ergossen sich in den Teich der Stadt. Danke für die Hygiene! Es war also die "Parfümerie" der Zitadelle. Die Offiziere hatten ihre eigenen Latrinen in einem Turm. Im Museum mit dem Thema "Männer im Krieg von 1870" werden Militärkostüme, Helme, Gegenstände, Archivbilder und Soldatengeschichten ausgestellt. Die Gesamtzahl der Todesopfer des Krieges von 1870 betrug 140 000 auf deutscher und 280 000 auf französischer Seite (doppelt so viele!). Das Krieg ist nie glorreich. Diejenigen, die das behaupten, sind große Lügner. Ich lade Sie ein, das Gedicht "Le dormeur du Val" von Arthur Ribaud vom Oktober 1870 erneut zu lesen, ein Besuch, der Sie nicht gleichgültig lassen kann.
Leider waren einige unserer Freunde aufgrund von Mobilitätsproblemen nicht in der Lage, diesen Abstieg in die Eingeweide der menschlichen Wut zu schaffen. Zu dieser Zeit gab es an diesen Orten keine Aufzüge, da die Insassen angeblich starke Burschen waren. Ich bin immer wieder erstaunt, wie die alten Menschen in ihren Häusern oder in den Schlössern, wo es überall Treppen gab, manchmal eng und steil, nicht mitgerechnet die steilen Gassen, den Wegen, die eines Berges würdig sind, körperlich Widerstand leisteten. Es stimmt, dass man damals viel zu Fuß ging, dass man nicht mit dem Auto zum 500 Meter entfernten Bäcker fuhr. Unsere Ãltesten hatten täglich Sporttraining, was durch die Umstände bedingt war. Es ist wie bei Struppi, dem Hund von Tim sie trabten die ganze Zeit!
Nach einem tröstlichen und fröhlichen Essen im VVF machen wir uns wieder auf den Weg, um die lokale in diesem Land Geschichte des VVF zu entdecken. Heute Nachmittag werden wir auch die Nationalgeschichte berühren, da wir eine der erhaltenen und entwickelten Stätten der Maginot-Linie besichtigen werden: die Festung Simserhof, vier Kilometer von Bitche entfernt.

Es war Paul Painlevé, Vorstandsvorsitzender 1925, der das Projekt der Maginot-Linie initiierte. Aber André Maginot, Kriegsminister, war beliebter. Ihm kam die schwere Aufgabe zu, an der Ostgrenze Frankreichs eine aus miteinander verbundenen Befestigungen bestehende Verteidigungslinie zu schaffen. Die Maginot-Linie, das Entsprechung zur deutschen Siegfriedlinie, wurde zwischen 1928 und 1940 gebaut. War sie unüberschreitbar? Ja, war sie. Der deutsche Generalstab, der nicht dümmer als die Anderen war, ging mit seinen Panzerdivisionen um der Maginot-Linie von Norden herum, indem er durch Luxemburg, Belgien und Holland fuhr, und griff dann die befestigte Linie im Rücken an.
Die Maginot-Linie war ein "Drei-Sterne-Hotel" für die Soldaten, mit gut durchdachten Einrichtungen, einer leistungsstarken Bewaffnung und den neuesten technologischen Fortschritten für den Komfort der Männer, die viele Monate im Untergrund leben sollten. Professor Bienlein muss einige Neuerungen für die Website, die wir besichtigen werden, erfunden haben.

Auf dem Abstieg vom Bus, bevor wir zu Fuß durch einen kleinen Wald zum Fort Simderhof hinuntergehen, sehen wir auf dem Plateau eine Gebäuderuine, das so genannte "Sicherheitslager", in Legeret, in dem die Offiziere untergebracht waren.
Das Fort wurde in sechs Jahren, von 1929 bis 1935, gebaut. Sie war bereits 1936 in Betrieb. Beim derzeitigen Wert des Euro hätte es 850 Millionen (damals 120 Millionen) gekostet und hätte 175 000 m3 Erdarbeiten und 44 700 m3 Stahlbeton. Das Bauwerk erstreckt sich über 50 Hektar und verfügt über 4,9 Kilometer unterirdische Stollen, die 30 Meter tief sind. Während der Friedensperiode war es das 153. Infanterieregiment, das den Standort besetzte. Dann vervollständigten die Ingenieure 1938 die Truppe. Am 21. August 1939 waren 876 Soldaten. Das Fort wurde am 30. Juni 1940 an die Deutschen übergeben. Im Munitionsvorrat waren für die Franzosen noch etwa zwanzig Tage möglicher Kämpfe übrig. Die Amerikaner befreiten die Stätte am 16. März 1945. Nach 1964 wurde die Festung Simserhof als Museum-Konservatorium der Maginot-Linie erhalten. Ich will Sie nicht mit der Beschreibung der Bewaffnung langweilen. Ich könnte es nicht, und es gibt Webseiten, die es besser machen, als ich es kann. Es ist die viertwichtigste Festung der Maginot-Linie, die zweitwichtigste in Bezug auf ihre Schusskapazität. So könnte beispielsweise der 75 mm-Turm auf Block 8, der leistungsstärkste, in einem Radius von 12 Kilometern achtzig Geschosse in drei Minuten über eine Fläche von 100 mal 120 Metern abfeuern. Im Block 8 befanden sich acht 75 mm-Turmblöcke, die stärksten, die in einem Umkreis von 12 Kilometern 80 Geschosse in drei Minuten über eine Fläche von 100 mal 120 Metern abfeuern konnten. Es gab acht Kampfblöcke, die sich auf drei Halbblöcke verteilten (Blöcke 1, 2 und 5 im Westen, Blöcke 7 und 8 in der Mitte und Blöcke 3, 4 und 6 im Osten). Wir fahren in einem kleinen elektrischen Zug um die Kampfblöcke und die Munitions- und Feuerwerkslager (Granaten, Raketen) herum. Da wir nicht an diese Art von kriegerischem Erbe gewöhnt sind, erscheint uns der Besuch ein wenig surrealistisch. Wir haben den Eindruck, dass noch alles bereit ist, eine Artillerie-Flut auszulösen, und ich bin mir nicht sicher, ob alle beruhigt sind.

Nachdem wir die frische Luft und die sengende Sonne zurückgewonnen haben, gehen wir den Hügel hinauf, um von der Spitze der Betonkonstruktion aus Zugang zur Fabrik und zur Kaserne zu erhalten. Es wurde kein Fahrzeug zur Verfügung gestellt, um Menschen zu versorgen, die müde waren oder Schwierigkeiten hatten, zu Fuß zu gehen. Und wir zeigen einige Anzeichen von Ãrger. Vor allem, wenn wir 149 Stufen hinuntergehen, um die unterste Ebene des zweiten Bauwerks zu erreichen, 30 Meter tiefer. 6 Meter weiter unten kommen wir an den Abwasserkanälen vorbei, aber wir werden sie nicht besuchen. Lange Korridore führen zu verschiedenen Maschinenräumen, Werkstätten, Schlafzimmern und verschiedenen Dienstleistungen. Wir sind erstaunt über die Organisation der Räume, die auf maximalen Komfort und Effizienz ausgelegt sind, obwohl wir uns nicht in einem Hotel für Urlauber befinden. Was werden wir an diesen Orten finden? Ein Elektrizitätswerk mit 4 Generatoren; eine Belüftungsgruppe (mit Filterung der Luft, die möglicherweise von außen vergast wird), die 48 Geräte umfasst; Reparaturwerkstätten bilden den industriellen Teil. Für den Teil, der das tägliche Leben eines Soldaten betrifft, legen 6 Schlafzimmer (eher beengt) mit 180 Etagenbetten, Waschbecken (eines für 12 Männer und hoch genug, damit die Soldaten nicht hinein urinieren können), Latrinen, eine Küche für Offiziere und zwei für die Männer der Truppe, die mit der besten Ausrüstung, Mensen, ausgestattet sind, werden dieser Liste hinzugefügt. In der Foyer-Bar hat der Kanonier Romain Simon bezaubernde Fresken zum Thema "Schneewittchen" geschaffen. Lebensmittelgeschäfte, eine Telefonzentrale für 160 Innen- und Außenabonnenten, Büros, eine Polizeistation, eine Trinkwasserversorgung für 15 Tage, eine Krankenstation, ein chirurgischer Operationssaal, eine Zahnarztpraxis vervollständigen dieses Inventar. Es gibt sogar ein Disziplinargefängnis. Und wir haben das Glück, mit einem Lastenaufzug nach oben fahren zu können, um die bukolische Ruhe des Waldes wieder zu erlangen. Draußen stand ein Baracken-Kino. In den Wäldern herum befinden sich Reste von Stacheldraht, Minen, scharfe Gegenstände, die jeden Angriff der feindlichen Infanterie verlangsamen sollten und sie unter Maschinengewehrfeuer setzen sollten. Vertikale Schienen, die tief in den Boden getrieben werden, mussten das Vorrücken feindlicher oder gepanzerter Fahrzeuge verhindern. Wenn ich wieder in das Auto steige, muss ich daran denken, dass die Männer, die 1940 zwanzig Jahre alt waren, schon fast hundert Jahre alt sein würden. Viele von ihnen dürfen nicht mehr noch am Leben sein. Lebendige Erinnerungen an einen ersten Teil des 20. Jahrhunderts, der aus Kriegen, Großverbrechen, Leiden und Tragödien in den Familien bestand, konnten sie die jüngeren Generationen von den Vorteilen eines dauerhaften Friedens überzeugen. Ich würde das nicht bejahen.

Beim Abendessen nutzen wir die letzten gemeinsam verbrachten Momente, um die letzten Anekdoten, die letzten Ãußerungen der Freundschaft zu sammeln. "Bis zum nächsten Jahr in Jerusalem!" sagen sie. Für uns wird es in Rouen sein. Im Jahr 2020 werde ich weniger Notizen machen, denn ich kenne die Stadt wie meine Westentasche, vielleicht sogar besser. Auf diese Weise kann ich jedem von Ihnen, die dabei sein werden, mehr Zeit widmen.
Am Abend organisierte das benachbarte Hotel des VVF das Musikfestival. Die Bitche Band, Sänger und Tänzer sind da. Die Atmosphäre ist großartig in dieser schönen Umgebung. Es lebe die Partei, es lebe die Musik, es lebe das Leben. Wenn die Castafiore hier wäre, würde ich sie zum Tanz auffordern. Sonst würde sie anfangen zu singen und die Frösche im Teich würden sie für Nachtigallen halten und ihr eine Zeile geben...

SAMSTAG, den 22. JUNI 2019

Hier sind wir im Moment, was mir immer noch Angst macht. Der Aufenthalt endet, es ist Zeit, die Koffer in die Autos zu stellen. Die Umarmungen sind noch nachhaltiger, wenn es Zeit ist, sich zu verabschieden. Ich habe keine Tränen in den Augen, aber ich weiß, dass ich gerührt bin. Dieser Aufenthalt in Bitche hat mich sehr erfreut. Ich habe Euch wiedergesehen, ich habe bukolische kleine Spaziergänge durch die VVF gemacht, historische Orten besichtigen, die mich sehr interessierten und an denen ich viele Informationen gesammelt habe. Ich habe die Teile Lothringens und des Elsass entdeckt, die mir Lust machen, zurückzukommen. Werde ich Kapitän Haddock, den Journalisten Tim, den mutigen Struppi wiedersehen? Nur meine Vorstellungskraft hat die Antwort. Wir werden in unser tägliches Leben zurückkehren, mit seinen kleinen Freuden, aber auch mit seinen Sorgen und Problemen aller Art. Ihre Anwesenheit, auch wenn sie episodisch ist, ist für mich eine Erholung, eine Beschwichtigung. Gute Rüchkehr, gute Reise, meine lieben Schwestern, meine lieben Brüder. Es ist wie Predigen in der Kirche, aber ich versichere Ihnen, dass ich aufrichtig bin.

DOMINIQUE SAMSON
Die Geschichte wurde im Februar 2020
vom Château de Moulinsard aus abgeschlossen.






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