Distinction - Auszeichnung

Mardi 8 mars 2011 :
remise du prix de l'amitié franco-allemande.



OH ! le beau diplôme...
©Photo (1) : Jehan SAUVAL-SCHMUTZLER - 08/03/2011.


Un air de printemps baigne Paris ; le ciel est d'un bleu très pur au-dessus de la Porte Maillot,
le soleil matinal éclabousse de lumière dorée les larges avenues qui rayonnent autour du Palais des Congrès.

*
Mais que signifie cet attroupement bon enfant devant le 24 de la rue Marbeau ? Une vingtaine d'hommes et de femmes papotent gaiement sur le trottoir ; à quelques dizaines de mètres, un grand drapeau noir-rouge-or, frappé de l'aigle noir aux griffes et à la langue rouges sur fond d'or, claque au vent frais, sur la façade du Consulat d'Allemagne.

Les initiés reconnaissent vite notre chère Présidente, Jeanine Nivoix-Sevestre, protégée par la haute silhouette tutélaire de son époux, Michel. Autour d'eux, plusieurs membres du C.A. se congratulent affectueusement : Gilbert, Éliane, Claudine, Patrick, Dominique, Mijo, Pierre, Françoise et Jehan, et les deux Josiane. Quelques conjoints sont présents, tandis que Frank (fils de Jeanine et Michel) et Mathéo (petit-fils de Mijo) représentent dignement la jeune génération.

Pourquoi un tel rassemblement d' Enfants de la Guerre ? Monsieur FLOTH, l'Attaché consulaire en charge de ce dossier, nous ouvre la porte vitrée, tout souriant : poignées de mains, accueil chaleureux et individualisé, petits mots gentils à l'un ou à l'autre... nous nous regroupons dans un vaste salon au plafond décoré de stucs ouvragés. Les larges baies vitrées ouvrent sur les jardins, déjà tout verdoyants. D'autres invités se joignent à nous : parmi les visages connus, celui de Suzanne KRAUSE, fidèle journaliste de la chaîne de TV allemande qui nous "suit" depuis plusieurs années, et n'a pas oublié son précieux micro. Monsieur THIESER, Président de la FAFA, nous honore également de sa bienveillante présence.

Enfin arrivent Monsieur le Consul BURKART et son épouse, qui, très à l'aise, naviguent entre les groupes pour saluer chacun avec cordialité : l'atmosphère, détendue, amicale, n'a rien de compassée : que se passe-t-il donc, ce jour-là, dans notre Consulat ?


Monsieur Achim Burkart, Consul d'Allemagne à Paris,
et Jeanine Nivoix-Sevestre, Présidente de l'ANEG.
Monsieur Thomas Floth, attaché consulaire, Ambassade d'Allemagne, Paris
et Jeanine Nivoix-Sevestre, Présidente de l'ANEG.

© Photos (5) : Jehan SAUVAL-SCHMUTZLER - 08/03/2011.

Monsieur le Consul et Madame, souriants, se sont isolés devant la belle cheminée Second Empire, face au public. Monsieur Burkart invite alors Jeanine et Jean-Jacques Delorme, le Président de l'association-sœur "Cœur sans Frontières", à l'y rejoindre. Il a chaussé ses lunettes, sort une petite feuille de sa poche, et s'adresse à eux.

Il rappelle la genèse de nos associations, le travail réalisé par chacune, et confie que nos histoires, découvertes par lui lors de sa prise de fonctions, à l'automne dernier, l'ont "profondément ému" : "Je ne connaissais pas ce dossier, mais je m'y suis très vite attaché". Ces tranches de vie méconnues, ces liens tissés entre nos mères et des soldats allemands, ses compatriotes, l'intéressent au plus haut point. À nos côtés, au milieu de nous, Monsieur Floth acquiesce en opinant longuement de la tête.

Monsieur Burkart se félicite que nous puissions désormais obtenir la nationalité allemande, et précise qu'à ce jour, 56 naturalisations "exceptionnelles" ont déjà eu lieu en France. Mais il insiste aussi sur les demandes de réciprocité émanant de nos amis allemands, nés de père français, et formule le souhait que la France, à son tour, ouvre les bras à ses "enfants d'Outre-Rhin", et les admette en son sein.

Puis il se tourne vers notre Présidente, souligne son engagement sans faille, son dévouement, son action toujours souriante, mais néanmoins ferme et déterminée, au service des "Enfants de la Guerre", et de l'amitié franco-allemande. Pour cette raison, l'Allemagne a décidé de lui décerner le prestigieux "Prix de l'amitié franco-allemande", ainsi qu'au Président de l'autre association. Ce prix récompense "leur engagement exceptionnel au service des relations franco-allemandes, et leur précieuse contribution à l'approfondissement de l'amitié entre l'Allemagne et la France" ( sic).

Monsieur le Consul lui donne l'accolade, et, au nom de Monsieur l'Ambassadeur Reinhard SCHAEFERS, épingle au revers de sa veste le bijou, symbole de cette amitié : nos deux drapeaux nationaux entrecroisés, émaillés sur monture d'argent massif. Les applaudissements crépitent, les visages rayonnent alentour.

Monsieur Achim Burkart, Consul d'Allemagne à Paris, prononçant son discours et décorant la Présidente de l'ANEG.

L'assemblée très attentive pendant les discours.

Remerciements de Madame la Présidente
© Photos (5) : Jehan SAUVAL-SCHMUTZLER - 08/03/2011.
Dans son allocution de retour, (improvisée, mais vibrante de sincérité et d'humanité), la Présidente partage sa récompense avec nous tous, mais aussi avec son époux "qui la soutient et la freine parfois, heureusement !". Elle y associe Monsieur Floth, si patient et si gentil avec ceux d'entre nous qui le sollicitent, et avec notre "Ange" berlinois, Marie-Cécile, sans qui rien ne serait possible.

Elle expose également l'action engagée par Jehan et Françoise SAUVAL, qui ont participé à un chantier de l'association allemande Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e.V, pour nettoyer et entretenir les tombes militaires allemandes en Picardie. Cela leur a permis de côtoyer des adolescents germaniques et français, à qui ils ont pû expliquer ce qu'étaient les "Enfants de la Guerre" et raconter nos histoires : là encore, bel exemple d'amitié franco-allemande. L'idéal philanthropique de cet organisme allemand transparaît d'ailleurs dans sa devise :

"Réconciliation par-dessus les tombes" "Versöhnung über Gräbern".

Qu'on me permette de citer quelques belles phrases, glanées au fil des pages de son livret de présentation d'août 1963 :

"Et il ne resta que l'océan infini des croix muettes - Zurück blieb das Meer der stummen Kreuze"
"Travailler l'un avec l'autre vaut mieux que se battre l'un contre l'autre - Miteinander arbeiten ist besser als gegeneinander kämpfen"
"Donnons une âme à l'Europe - Geben wir Europa eine Seele"... à méditer !

Ensuite... il n'y a plus qu'à entrechoquer nos flûtes de champagne, et déguster la multitude de canapés dont les plateaux s'enchaînent à profusion, plus délicieux les uns que les autres : Monsieur le Consul nous révèle que ces délicats amuse-bouche sont son œuvre et celle de son épouse : un diplomate se doit manifestement d'avoir de multiples cordes à son arc !

Gilbert, notre Vice-Président.

De gauche à droite : Madame Deussen, Directrice de la "Maison Heinrich Heine",
Jehan, Suzanne et Françoise.
Sommet "Anégien".
© Photos (3) : Daniel Mauchauffée - 08/03/2011.
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Sagement, nous laisserons nos conjoints et amis profiter encore de ces agapes, et nous nous retirerons derrière les portes closes d'un salon adjacent, pour y tenir un Conseil d'Administration : mais, chut ! Le contenu n'en sera révélé qu'à l'Assemblée Générale ; donc, d'ici là : "patience !"

Après la cérémonie, réunion du Conseil d'administration.
© Photos (4) : Jehan SAUVAL-SCHMUTZLER - 08/03/2011.

Bravo encore pour cette belle distinction, chère Jeanine,
et merci infiniment pour le temps, l'énergie, la fraternité que tu nous donnes à tous,
tes "frères et sœurs Anégiens" :

cette récompense, tu la mérites amplement,
et à travers toi, elle nous honore tous.



Josiane van Mierlo-Mauchauffée


Voir la vidéo de Pierre Mailait




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